Deux morts parmi les Ansar et des blessés des deux côtés Des affrontements ont éclaté hier en fin de matinée à la cité Ettadhamen (région ouest du Grand Tunis) entre des membres et sympathisants du mouvement Ansar Echariaâ et les forces de l'ordre, en ce qui semble un plan B pour le mouvement à qui le ministère de l'Intérieur a interdit d'organiser un meeting à Kairouan. Vers 11h, les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser quelques trois cents salafistes regroupés sans autorisation qui ont jeté des pierres aux agents. Les membres d'Ansar Echariaâ, qui ont été appuyés par des groupes de délinquants, ont utilisé des pierres et divers objets en bois et béton comme projectiles, mais aussi des cocktails Molotov, alors que les forces de l'ordre (garde nationale et forces de sécurité intérieure, notamment les unités d'intervention) ont répondu par des bombes lacrymogènes, des cartouches en caoutchouc, tout en lançant des appels aux citoyens à travers des haut-parleurs de ne pas sortir. L'escalade des affrontements a nécessité des renforts qui se sont succédé durant des heures sur les lieux des heurts dans les artères principales des deux cités Ettadhamen et Al Intilaka. Les forces de l'ordre ont procédé à la dispersion des manifestants dans les rues périphériques alors que ceux-ci, brûlant des roues et autres objets, ont tenté de bloquer les agents de sécurité intérieure. Devant la non résignation des manifestants qui ont brûlé d'anciennes voitures hors d'usage au niveau de la station du métro, carrefour Ennogra, les forces de l'ordre ont fermé les issues menant vers la cité Ettadhamen. L'usage des balles à chevrotine et le tir de balles dans l'air ont été enregistrés vers 15h00. L'escalade des affrontements a engendré plusieurs blessures dont douze parmi les agents de l'ordre ; trois grièvement blessés, et des dizaines parmi les manifestants. Deux décès ont été enregistrés jusqu'aux premières heures de la nuit d'hier parmi les manifestants. Le premier, un jeune natif de 1989, dénommé Moëz Dahmani, touché par balle, a été transféré à l'hôpital Mongi-Slim de La Marsa. Le staff médical n'a pas pu le sauver et une heure après son arrivée à l'hôpital, il a rendu l'âme, nous a indiqué une source médicale audit hôpital. Et selon une source sécuritaire sur le terrain, un deuxième jeune, dénommé Ajimi, venant de Kébili, est décédé hier à l'hôpital Charles-Nicole. Certains journalistes ont été agressés par des salafistes et le drapeau national a été brûlé par un groupe des Ansar Echariaâ. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Laroui, a affirmé que la zone de la cité Ettadhamen n'a pas été fermée et qu'un couvre-feu n'est pas envisagé dans cette région. Cependant, selon des sources sécuritaires sur le terrain, on a procédé à la fermeture des issues menant à cette zone devant les voitures. En effet, la route X20, au niveau de Mnihla, la GP8, au niveau des cités 2-Mars et Al Jomhouria, la rue Ibn-Khaldoun, et Ennogra, ont toutes été fermées pour éviter d'éventuels vols par des délinquants...