Il y a eu le SN, tenant du doublé, puis l'ESSahel qui a joué jusqu'à l'ultime seconde, et enfin les autres. Ce fut une saison à deux vitesses Une saison chasse une autre. Tel est fait le monde et le sport. Nous venons de faire les adieux à l'exercice 2009/2010 qui a couronné un magnifique SN, vainqueur du doublé. Ce fut l'équipe la plus efficace de l'exercice championnat et coupe qui a mis à profit encore une fois son capital expérience et sa complémentarité, fruit d'un long travail et de grands efforts. L'ESS qui a tenu jusqu'au dernier panier était tout près de remporter l'un des deux titres (surtout la coupe) a été trahie par la chance et par les derniers moments qui font la différence. Le SN a tout gagné, l'ESS a tout perdu cette saison, c'est ce que retiendra l'histoire, mais ce sera sévère et incomplet que de s'arrêter là. Le SN et l'ESS nous ont «régalés» cette saison avec leur duel au sommet, ils ont tous les deux investi sur leurs équipes pour jouer sur tous les fronts. Le SN a eu le mérite de gagner et de montrer que c'est un cinq réaliste et fort mais l'ESS n'a pas démérité du tout. L'équipe de Ridha Lâabidi a une valeur intrinsèque collective et individuelle indiscutable. Cela dit, ESS et SN ont été plus forts que les autres équipes. Ce fut une réalité qui n'avait pas à être contestée dès l'entame de la saison. On retiendra pour l'histoire que le SN et l'ESS ont abordé le super play-off avec le même nombre de points, la même différence de paniers. La JSK et l'USM émergent L'hégémonie du SNabeulien est un fait qui saute aux yeux puisque l'équipe de Monem Oune a rempli son contrat. A un degré moindre vient l'Etoile qui a lutté jusqu'au bout et qui a constitué le premier (l'unique concurrent au SN). Et les autres? Franchement, il n'y avait pas eu de concurrence crédible, les autres clubs n'ont même pas pu jouer les trouble-fêtes. Fragiles, à court de finances et surtout à court de joueurs constants et forts dans la tête, ils ont dû se contenter de jouer pour la coupe et pour le classement. L'USM et la JSK auraient été «les meilleurs» des outsiders, sans atteindre le palier de performance. L'USM, qui a mis le paquet sur son équipe avec le recrutement de Dhouib et de Maâlaoui, a paru le premier adversaire au duo SN-ESS, mais sans suite. Au moment où les choses sérieuses ont commencé, l'équipe de Branislave s'est arrêtée face au SN. Quant à la JSK, la saison a été honnête. Pour une équipe délaissée par ses dirigeants et qui a composé avec les moyens du bord, l'évolution a été honorable. Les départs de Maouia, Batles, Boudden et Hamrouni n'ont pas été compensés. Cela n'a pas empêché Walid El Gharbi de terminer un travail de sape des plus efficaces, pour pouvoir jouer les demi-finales du super-off. Abassi a été la révélation aghlabide cette année aux côtés des M'sakni. La JSK a de l'avenir si elle redonne de l'importance à son «cinq». EZS et l'ESR? Ce sont deux clubs prestigieux et qui ont tant donné au basket. Malgré leur bonne volonté, elles sont encore loin des beaux jours. A quand le retour en forme et le retour aux titres et aux premiers rôles de l'ESR et d'EZS? C'est urgent si l'on veut «recrédibiliser» le championnat. On ne peut pas, non plus, ignorer la très petite saison du CA, qui a été loin de la forme requise. La section basket a payé cash les aberrations de l'ancien bureau directeur qui a complètement laissé tomber une équipe qui a tellement fourni le club en titres. La saison 2009/2010, a vu le retour parmi l'élite de l'EOGK et du TAC. Bonne nouvelle pour les deux équipes. Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est d'une remise en question pour aider à élever le niveau du championnat. Il n'y a pas qui le SN et l'ESS, ce sont les exceptions. Le championnat a perdu en valeur et en équilibre. Le fossé qui se creuse entre les deux premiers et les autres aura des conséquences graves sur l'avenir du basket tunisien.