Les promoteurs s'intéressent encore aux activités agricoles dans les différentes régions du pays. Le nombre de projets approuvés par l'Apia traduit un début d'une dynamique qui reste à confirmer Malgré les différents problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et qui ont trait notamment à la cherté des matières premières et des intrants ainsi qu'à la politique des prix considérée par certains comme décourageante, les promoteurs s'intéressent encore à l'investissement dans ce secteur qui présente encore plusieurs opportunités. En effet, les diplômés de l'enseignement supérieur et les techniciens qui ont une expérience dans les activités agricoles et de la pêche ne trouvent pas d'inconvénients pour mettre la main à la pâte et investir dans leurs régions. Ils contribuent ainsi à l'augmentation de la production nationale et assurent des revenus permanents tout en faisant travailler des jeunes à la recherche d'un emploi. Ainsi, à la fin du mois de juin 2013, les investissements ont été d'une valeur de 257,6 MD, contre 192,7 MD à la même période de l'année dernière soit un accroissement de 33,7% et 148,5 MD en 2010. De tels investissements peuvent stimuler les activités économiques dans les régions agricoles qui sont passées par une période de stagnation au cours de 2011 notamment suite à l'insécurité constatée et qui a donné l'occasion à certaines personnes de voler du bétail pour le vendre ailleurs. Cette situation a découragé plus d'un agriculteur qui a demandé de l'aide aux autorités avant de reprendre ses activités, subvenir à ses besoins et surtout payer les dettes à sa charge. Plusieurs technologies innovantes Les investissements déclarés au cours de six premiers mois de 2013 ont été de l'ordre de 4.693,9 MD contre 334 MD à la même période de 2012, ce qui correspond à un accoissement de 38,9%. Ces investissements approuvés devraient permettre la création de 2.514 postes d'emploi permanents dont 168 au profit des diplômés de l'enseignement supérieur contre 2.429 postes d'emploi dont 132 pour les diplômés du supérieur, une année plus tôt. Aujourd'hui, plusieurs technologies innovantes sont introduites dans les activités agricoles qui nécessitent un certain savoir-faire et des connaissances poussées pour étudier les plantes, prévenir les maladies, assurer une irrigation adéquate et économique... A cela, il faut ajouter les équipements et le matériel de travail de plus en plus onéreux sur le marché mondial. Le travail agricole ne se limite pas à la semence au début de chaque campagne et à la récolte en fin de saison en mobilisant des ouvriers qui n'ont souvent qu'une formation primaire. A noter que les investissements les plus importants sont répartis à travers certains gouvernorats comme ceux de Béja avec 47,9 MD, Gabès avec 25,1 MD, Kasserine avec 23,9 MD, Bizerte avec 18,3 MD, Sidi Bouzid avec 17,6 MD, Monastir avec 13,4 MD et Siliana avec 11,8 MD. Des problèmes fonciers en suspens Les différentes régions ont besoin régulièrement de nouveaux fonds pour pouvoir développer les activités agricoles et de pêche. Les problèmes fonciers continuent, cependant, à poser problème pour plusieurs promoteurs qui ne sont pas en mesure de lancer leur projet à cause de l'impossibilité de bénéficier d'un titre foncier leur donnant le droit de s'approprier la terre et de commencer la semence. La régularisation de ces cas prend souvent beaucoup de temps et cela retarde l'entrée en fonction du projet malgré la disponibilité des fonds. Les gouvernorats précités accaparent 61% de l'ensemble des investissements. Un accoissement sensible de la valeur des investissements a été enregistré dans les gouvernorats de l'Ariana par sept fois plus qu'à la même période de 2012, Béjà par cinq fois plus et Gabès par trois fois plus. Selon les données de l'Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) qui a fourni ces statisitiques, les investissements des sociétés à participation étrangère ont atteint une valeur de l'ordre de 15,2 MD, correspondant à une augmentation de 311,9% en comparaison avec les résultats de 2012 à la même période où les investissements n'étaient que de 3,7% ! La période qui a suivi la révolution a été marquée, en effet, par un certain attentisme de la part de ces sociétés qui ont été inquiétées par la situation sécuritaire mais aussi le fonctionnement des différents organismes de soutien. Quand la situation s'est progressivement améliorée, les promoteurs n'ont pas tardé à répondre présent en injectant les fonds nécessaires à la création ou à la consolidation des projets. Pour ce qui est des banques, le taux de financement des projets agricoles a connu une diminution pour atteindre 12,6% au lieu de 17,9% au cours des six premiers mois de 2012. Le problème des promoteurs avec les banques reste entier notamment pour ce qui concerne des dossiers chauds comme ceux qui concernent l'échelonnement des dettes et l'octroi de nouveaux crédits. De nombreux agriculteurs n'ont pas pu, en effet, régulariser leur situation vis-à-vis des banques, ce qui ne leur permet pas de commencer la campagne agricole dans les meilleures conditions.