Possibilité de prolonger d'une année le projet tuniso-japonais de développement des périmètres irrigués au nord de la Tunisie Le projet de développement des périmètres irrigués au nord de la Tunisie «DPINT», qui a permis à environ 60 agriculteurs d'améliorer le rendement de leurs parcelles, a été officiellement, clôturé mercredi, avec en perspective la possibilité de le prolonger encore d'une année, à la demande des bénéficiaires. Ce projet, qui a duré 38 mois, a permis à travers des interventions conjointes d'équipes d'experts tunisiens et japonais, d'accompagner des agriculteurs dans les localités de Nefza (Béja), Sejnane (Bizerte) et Fernana (Jendouba) et de promouvoir, par le biais de nouvelles techniques, leurs cultures irriguées, ce qui a contribué à améliorer le rendement de 41 parcelles d'une superficie globale de 7.300 hectares (2.550 ha à Nefza, 3.650 ha à Sejnane et 1.100 à Fernana). Le projet a également permis d'équiper les parcelles ciblées d'ouvrages d'irrigation (goutte à goutte, aspersion...) et d'initier les agriculteurs à de nouvelles pratiques pour développer les cultures de tomate, piment, pastèque, melon et agrume, luzerne, sorgho et pommes de terre. D'après des documents et des témoignages présentés lors de la cérémonie de clôture, organisée au ministère de l'Agriculture, l'expérience «mérite d'être divulguée, étendue et renforcée» dans la mesure où elle a permis d'améliorer le rendement des cultures précitées et de réaliser des gains de 10.000 dinars par an sur certaines parcelles. Néanmoins, des contraintes d'ordre technique et social ont été révélées. Elles sont liées au niveau faible du fonds de roulement et des revenus des agriculteurs par rapport aux coûts élevés des intrants, au déficit enregistré en matière de maîtrise des techniques modernes d'irrigation et de normes techniques spéciales aux périmètres du Nord-Ouest. Il s'agit également de l'encadrement insuffisant des agriculteurs en raison de manque d'agents vulgarisateurs, du déficit enregistré en matière d'utilisation du fumier pour le maintien de la fertilité de la terre et le recours à un système complexe de facturation de l'utilisation des eaux. Intervenant à cette occasion, le ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem, a indiqué que ce projet cadre bien avec la stratégie et la politique de développement des périmètres irrigués en Tunisie. «Ce projet, qui a débouché sur des résultats importants en matière d'économie d'eau ainsi qu'en matière d'augmentation du rendement des parcelles, mérite d'être prolongé afin de vulgariser ses résultats auprès d'un plus grand nombre d'agriculteurs», a-t-il dit. L'ambassadeur du Japon à Tunis, Juichi Takahara, quant à lui, a rendu hommage au travail «remarquable» entrepris par tous les intervenants dans ce projet, formulant le souhait de le voir se poursuivre pendant une année «pour contribuer au renforcement des liens entre les deux pays et au développement de l'agriculture tunisienne en général». Il a rappelé que le projet s'inscrit également, dans la concrétisation de l'objectif que s'est fixé le Japon, lors de la 5e conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, à savoir le développement de sa coopération avec les pays africains, notamment, dans le domaine de l'agriculture. De son côté, le représentant résident de la Jica en Tunisie, Atsushi ASANO, est revenu sur les difficultés rencontrées lors de la réalisation de ce projet qui a permis d'après lui, « de stabiliser les revenus des agriculteurs des régions ciblées». Il a affirmé que des concertations sont en cours pour faire prolonger le projet jusqu'à février 2015 précisant que le siège de la Jica à Tokyo sera informé de la requête de la partie tunisienne en la matière. Le projet «PDNIT» a démarré en octobre 2010, moyennant 6,5 millions de dinars, financé par la Jica (Agence japonaise de coopération internationale). Il s'inscrit dans le cadre de la continuité de deux projets antérieurs réalisés grâce à la coopération financière japonaise. Il s'agit du projet d'amélioration des eaux d'irrigation du nord de la Tunisie et le projet d'irrigation à Barbra (Aïn Drahem).