Le gouvernement tunisien a demandé à la BAD de formuler une nouvelle stratégie intérimaire pour la période 2014-2015. Les éléments de cette stratégie ont été identifiés au cours d'un processus consultatif impliquant les autorités, les partenaires au développement, la société civile et le secteur privé L'adoption de la nouvelle Constitution et l'annonce d'un nouveau gouvernement, début 2014, « ont mis fin à la crise politique tunisienne qui a duré plus de six mois. Cet évènement a considérablement réduit l'incertitude qui limitait l'intervention des bailleurs de fonds et entravait la relance économique du pays ». Le rapport de la BAD sur la stratégie intérimaire 2014-2015 publié récemment, privilégie les principes d'alignement sur les priorités du gouvernement, notamment la création d'emplois et la réduction des disparités régionales et propose, pour ce faire, de soutenir les actions permettant le développement d'un secteur privé inclusif.. Par ailleurs, l'intervention de la BAD sera recentrée sur deux piliers, à savoir la gouvernance et les infrastructures, et ce, en conformité avec la stratégie décennale de la banque. L'objectif est de mener des actions de court terme permettant la réalisation de gains rapides et d'autres de moyen et de long termes visant à poser les bases d'un modèle de développement plus inclusif et à haute valeur ajoutée. Le gouvernement tunisien a demandé à la banque de formuler une nouvelle stratégie intérimaire pour la période 2014-2015. Les éléments de cette stratégie ont été identifiés au cours d'un processus consultatif impliquant les autorités, les partenaires au développement, la société civile et le secteur privé. Un plan de développement en 2014 Après la révolution, la Tunisie a arrêté l'élaboration des plans quinquennaux de développement mis en place depuis les années 60. « Dans un contexte de transition, les autorités ont opté pour une stratégie flexible axée sur l'apaisement des revendications sociales et économiques tout en préparant les réformes structurelles nécessaires ». Ainsi, les orientations du gouvernement telles que mentionnées dans le rapport de la stratégie intérimaire 2014-2015, prévoient-elles un ensemble de réformes structurelles et d'investissement « visant à créer les conditions d'une accélération de la croissance et de la création d'emplois dans un souci d'équilibre régional et de développement inclusif. Elles s'articulent autour de cinq piliers : les réformes économiques, la modernisation des infrastructures, le renforcement des secteurs sociaux, d'éducation et d'emploi, le rééquilibrage régional et la promotion d'un développement durable ». Le gouvernement prévoit, en outre, l'élaboration d'un plan de développement en 2014. Dans ce cadre, le rapport de la stratégie intérimaire proposé par la banque couvrirait la période de formulation de ce nouveau plan. « Les acteurs économiques attendent la mise en œuvre d'un calendrier politique clair, des réformes structurelles profondes et un programme cohérent d'investissement public. Au-delà de l'impact direct sur l'économie tunisienne avec, entre autres, le retour des travailleurs, la crise libyenne s'étant traduite par un niveau d'insécurité accru surtout dans les régions frontalières. La crise en Europe, principal partenaire commercial de la Tunisie, n'a pas été aussi sans conséquence sur l'économie tunisienne ». Axes d'intervention pour 2014-2015 En vue de favoriser la création d'emplois à forte valeur ajoutée pour les jeunes diplômés et favoriser l'attractivité économique des régions, la stratégie sera axée sur l'appui au développement du secteur privé inclusif. Cet appui passe à la fois par une amélioration des rendements privés et de la dotation en facteurs de production. Sur la base de ces facteurs et en continuité avec les stratégies des années 2012 et 2013 de la banque, la nouvelle stratégie de 2014 -2015 articulée autour de deux piliers (la gouvernance et les infrastructures) en cohérence avec la stratégie décennale de la banque, sera appuyée par un dialogue avec les autorités en vue de suivre l'état d'exécution des axes de ladite stratégie et d'évaluer ses résultats. « Les actions de la banque en cette période de transition doivent être mises en œuvre selon les modalités permettant leur cohérence et leur efficience ». Ces modalités reposent sur la recherche d'effets de leviers, la communication autour des interventions, la sélection des projets, laquelle sélection doit se faire suivant une grille d'indicateurs traduisant les objectifs de la stratégie, la promotion de l'objectif « croissance verte » de la stratégie de la banque (2013-2022).