Championne d'Afrique cadette, C.Bechri offre à la Tunisie sa seule médaille d'or On le dit et on le redit encore une fois, le Championnat d'Afrique des jeunes n'a jamais été une épreuve significative pour dire si on a ou non de futurs grands joueurs. Etre champion d'Afrique minimes, junior ou cadet, c'est très bon à prendre sur le plan moral et de la motivation. C'est un point de départ pour une carrière professionnelle; indicateur qui veut dire une seule chose : il y a de la bonne graine. Ni plus, ni moins. Souvenez-vous de la liste des ex-champions d'Afrique chez les jeunes et souvenez-vous de leur sort. La plupart d'entre eux ont disparu du circuit quelque temps après. Parlons de l'actualité. La délégation tunisienne, qui a disputé le Championnat d'Afrique au Kenya, est revenue en Tunisie, avec une médaille d'or et deux médailles de bronze. Chiraz Bechri a été brillante avec ce titre gagné en cadettes face à C. Louis 6/2 et 6/2. Parcours remarquable d'une joueuse sérieuse et qui a de l'avenir. Les deux médailles de bronze ont été remportées par Y. Chouaïeb, demi-finaliste chez les moins de 14 ans et vainqueur au match de classement 4/6, 6/3 et 7/6, et par la paire Chiraz Bechri-Oumeima Charrad, demi-finalistes. Sinon, Aziz Helali a quitté le premier tour, tout comme Katrounada H'midi, alors que Yasmine Mansouri, joueuse de talent, a atteint les quarts de finale. Oumeïma Charrad, autre joueuse prometteuse, s'est arrêtée au second tour. Du côté du double, la prestation tunisienne a été faible, hormis les moins de 16 ans filles. Eliminées aux premier et second tours, nos équipes ont décu. Au classement final, nos sélections ont été classées 4es ratant de peu le podium. En somme, c'est un bilan moyen avec quelques satisfactions individuelles. Il ne faut pas oublier que les conditions du tournoi ont été contraignantes (climat, altitude...). On pouvait mieux faire, mais ce n'est pas là le vrai problème. Il faut plus de moyens pour les sélections des jeunes, plus d'entraîneurs compétents et plus de compétition de haut niveau pour aspirer à des carrières professionnelles. L. De Souza : «Il faut plus de moyens...» Louis De Souza, DTN, revient sur ce Championnat d'Afrique : «J'attendais un peu plus de Chouaïeb qui n'a pas démérité après avoir été battu par le vainqueur du titre. Pour Chiraz Bechri, c'est très bien ce qu'elle a fait. C'est une joueuse sérieuse et compétitive avec un mental de fer. Elle a battu la joueuse face à laquelle elle a perdu au tournoi d'échauffement. En double, ce n'était pas bien du tout. Et pour cause, on ne joue pas assez de matches de double en Tunisie dans les tournois des jeunes. Je pense qu'il faut plus de moyens pour améliorer les résultats et les performances de nos jeunes. Pour moi, gagner un titre africain est assez encourageant, mais ce qui compte le plus, c'est le classement ITF junior, les classements ATP et WTA. On a des joueurs au potentiel énorme, mais qui doivent passer à l'étranger pour disputer une carrière de haut niveau». Ce Championnat d'Afrique ne devra pas être une arme pour fuir la réalité amère de l'élite en Tunisie, ou pour faire de la propagande du côté de la FTT, ni aussi une arme pour déstabiliser la FTT et la DTN auxquelles il manque les moyens et les idées pour faire avancer les choses. Ce sont des résultats qui reflètent un peu les aberrations du système du tennis tunisien.