Le village de Guellala a connu, hier matin de bonne heure, des affrontements entre les habitants et les forces de sécurité, suite à la réouverture de la décharge publique annoncée par le ministre de l'Equipement, de l'Aménagement du territoire et du Développement durable. En effet, des véhicules chargés d'ordures ménagères y ont accédé, hier matin à l'aube, escortés par des agents de l'ordre. Sitôt aperçus et en un temps record, des citoyens se sont vite rendus sur les lieux pour exprimer leur refus quant à la réouverture de cette décharge dont la fermeture date de 2012. Du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc ont été utilisés pour disperser les protestataires. Certaines personnes auraient été atteintes, sans gravité, nous dit-on. Au fil des minutes, la tension est montée d'un cran et les incidents ont pris de l'ampleur. Les forces de l'ordre ont fini par se replier vers la localité de Sedouikech avant de regagner leur caserne à El-Kantara. A présent, les habitants de cette localité maîtrisent la situation. Toutes les entrées sont sous contrôle. La décharge est complètement fermée. Le local qui abrite l'administration a été incendié. Le nombre de manifestants augmente de plus en plus. « On attend encore des renforts qui devraient venir pour nous soutenir de Houmt Souk et de Midoune, parce que la décharge de Guellala est l'affaire de toute l'île et non pas seulement de la délégation d'Ajim», nous a confié un citoyen qui a gardé l'anonymat. D'autre part, la séance de travail qui devait avoir lieu, hier, à la présidence de la République, avec la participation du gouverneur de Médenine, des autorités locales de Djerba et de certains membres de la société civile, a été annulée. De son côté, le ministère de l'Intérieur a réagi aux informations relayées par les réseaux sociaux en soulignant que les forces de l'ordre n'ont pas tiré à balles réelles sur les manifestants. «Ils ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule», précise le communiqué du ministère.