Rached Ghannouchi : «Nous ne voulons pas d'un président élu à l'arraché avec quelques voix d'avance, nous voulons pour la Tunisie un président fort élu à 80% des suffrages» Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a indiqué, lors d'un point de presse organisé hier à Tunis et destiné à présenter les résultats des travaux du Conseil de la choura, que son parti veille à ce que les élections législatives et présidentielle, se déroulent dans les délais prévus et ne voit aucune raison à un quelconque report. Tout en soutenant l'effort fourni par l'Isie pour inscrire les 4 millions d'électeurs manquants, Rached Ghannouchi critique les défenseurs d'un report des échéances électorales. «Nous ne pouvons pas transgresser la Constitution dès le premier défi qui se présente. N'oublions pas que nous sommes peut-être en train de construire la première démocratie dans le monde arabe», a-t-il lancé, avant d'ajouter que la campagne de dénigrement de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) est totalement infondée et nuit au processus électoral dans son ensemble. Rached Ghannouchi l'a répété à plusieurs reprises : «L'élève qui prépare convenablement ses examens, n'aura jamais peur des résultats». Un président élu à 80% des suffrages Pendant ce temps, selon le fondateur du mouvement, l'idée d'un président consensuel fait son chemin. Ainsi, il se félicite de l'état d'avancement des négociations à propos de l'initiative de son parti. Des négociations qui auraient d'ores et déjà atteint la fin de leur premier round. «Nous ne voulons pas d'un président élu à l'arraché avec quelques voix d'avance, nous voulons pour la Tunisie un président fort élu à 80% des suffrages», a-t-il lancé. Fraîchement nommé au poste de secrétaire général du mouvement en remplacement du dissident démissionnaire Hamadi Jebali, Ali Laârayedh a fait savoir qu'Ennahdha a contacté 27 partis, plusieurs organisations dont l'Utica, l'Ugtt, la Connect et l'Ordre des avocats, ainsi qu'un certain nombre de personnalités nationales. «Kaïs Saïd, Mustapha Filali, Iyadh Ben Achour et d'autres font partie des personnalités contactées», a déclaré Ali Laârayedh, tout en précisant que ces contacts ne veulent pas dire que le parti les portera candidat à la présidence de la République. A l'aise dans ses nouvelles fonctions, le secrétaire général du parti a indiqué que, loin d'être rejetée, l'initiative a trouvé un très bon écho chez les différents interlocuteurs. Le mouvement Echaâb, l'Union patriotique libre, Ettakatol, le Congrès pour la République, le parti Al Mahaba, le parti Wafa ou encore Al Jomhouri font partie du lot des partis contactés. Ennahdha compte entamer un second round de négociations sur la question. L'armée électorale Le Conseil de la choura a arrêté, lors de sa réunion, la liste des membres du bureau exécutif du parti Ennahdha présidé par Ali Laârayedh et secondé par l'ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri. Le Conseil de la choura a également fixé les critères d'adhésion aux listes pour les législatives. Selon Abdelhamid Jellassi, en charge des élections internes, le critère le plus en vu sera la compétence. «Nous veillerons, dans nos listes, à ce que la femme soit bien représentée, nos listes seront également ouvertes à tous, notamment aux personnalités indépendantes ayant un projet proche du nôtre», a annoncé Abdelhamid Jelassi. A quelques mois des élections, le mouvement Ennahdha organise ses rangs en vue des élections législatives; pour l'élection présidentielle il compte bien jouer un rôle, et ce, même s'il ne présente pas de candidat.