La rentrée littéraire 2014 s'annonce prolifique, les éditeurs offrent au lecteur une belle diversité et une lecture intelligente et accessoirement divertissante. Quand le mois de septembre pointe le bout de son nez, l'humeur nonchalante de l'été laisse place aux préoccupations de la rentrée. Pendant cette période, on pose les bases d'une nouvelle saison, de travail, d'études et d'autres plaisirs et loisirs. La rentrée littéraire en fait partie et nous faisons ici un tour d'horizon des nouvelles parutions de quelques maisons d'édition tunisiennes. Contexte de transitions et d'élections oblige, la rentrée littéraire sera marquée par des livres politiques et religieux. Chez l'éditeur et distributeur Cérès, Abdelkader Zghal et Amel Moussa éditent « Le mouvement Ennahdha entre Frères musulmans et tunisianité », alors qu'un collectif d'économistes dirigé par Elyes Jouini s'attaque dans « Tounes el amal » (La Tunisie de l'espoir) à la question épineuse de l'économie tunisienne dans un contexte mondial de crise. Sous la distribution de Cérès et par Ka'éditions, Omrane Hassine sort un livre intitulé « Jérusalem dans le Coran » où il expose, d'après son interprétation de la sourate Al Kahf, un complot contre le monde musulman. Des préoccupations similaires sont à noter chez les maisons d'édition Med Ali et Al Tanweer. On trouve, en effet, parmi leur liste de parutions pour la rentrée, « Ce que le Coran ne dit pas » de Mahmoud Hussein, en plus d'une série de livres spécialisés, dont deux signés par Hayet Amamou, doyenne de la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis. Le premier est intitulé « Le pouvoir et l'obsession de la légitimité en islam » et le deuxième « La sira du prophète: textes et explications ». Le thème social y est également récurrent. « L'autre et les autres » de Youssef Seddik et « Comment les Tunisiens sont devenus des Tunisiens » de Hédi Timoumi en font partie. A son tour, le contexte politique n'échappe pas à l'analyse des auteurs de ces maisons d'édition, avec « L'UGTT passion tunisienne » de Héla Youssfi et avec « Révolution tunisienne et défis sécuritaires », un ouvrage bilingue en trois tomes concernant les archives de la dictature, vie privée et transparence dans le secteur de la sécurité et le contrôle des services de sécurité. Livres artistiques et littérature restent le parent pauvre de cette rentrée. Chez Med Ali, paraîtra dans quelques jours un livre sur « La modernité dans les arts plastiques tunisiens ». Quant à MC éditions, son souci est de publier des ouvrages sur notre histoire et notre culture qui ne peuvent pas être faits ailleurs ou par d'autres. Pour la rentrée, la maison édite un texte rare écrit par Abdelmajid Dhouib dans les années 50, intitulé « Zarzis et ses environs à l'aube de l'indépendance ». Le deuxième livre s'intéresse à l'histoire du Kef sous la colonisation. Il est écrit par Camille Mifort et porte l'intitulé de « Combattre au Kef en 1881 » ou « Quand la Tunisie devint française ». MC publie également un ouvrage sur la peinture de Shasha Safir Guiga et un « Abécédaire du tunisien » par Lotfi Essid. Dans la catégorie des lectures plus légères, il y a Pop Libris éditions, maison spécialisée en livres fantastiques tunisiens. Pour la rentrée, elle propose aux lecteurs un thriller intitulé « 19 » et signé par Sami Mokaddem, un jeu de pistes entre passé et présent qui prend pour décors l'ancienne Carthage.