Le président du parti Al-Moubadara nationale destourienne, Kamel Morjane, a déposé, hier, à l'Isie, sa candidature à l'élection présidentielle de 2014. Dans une déclaration aux médias, il a affirmé que la Tunisie avance à pas sûrs vers la stabilité et l'instauration d'institutions permanentes, soulignant que l'organisation des élections législatives et présidentielle constitue une étape cruciale dans l'histoire de la Tunisie et vers le rétablissement du prestige de ses institutions. Ma candidature est dictée par ma conviction de l'impératif de la réédification de l'Etat moderne et l'instauration d'un régime démocratique qui respecte les valeurs de l'homme, fait prévaloir les libertés et garantit la dignité du citoyen, a justifié Morjane. En cas de victoire, j'ai beaucoup à donner à la Tunisie et au poste de président de la République, notamment dans les domaines liés à la sécurité et à la diplomatie, compte tenu de ma longue expérience dans ces domaines, a-t-il estimé. Il nourrissait l'espoir que la famille destourienne puisse s'entendre sur un seul candidat à la présidentielle, mais en vain. Aujourd'hui, il souhaite que les divergences entre les candidats de cette même famille se limitent aux choix et orientations et ne deviennent personnelles. Le candidat Morjane affirme avoir collecté plus de 25 mille parrainages de différentes circonscriptions. Né le 9 mai 1948, à Hammam-Sousse, Morjane a occupé les postes de ministre de la Défense et des Affaires étrangères sous le régime Ben Ali. En avril 2011, il a fondé le parti Al-Moubadara, devenu plus tard Al-Moubadara nationale destourienne (Initiative nationale destourienne) après une fusion entre quatre partis: l'Initiative, la Patrie libre, l'Unité et la Réforme, ainsi que Zarkaa Yamama. De son côté, la juge Kalthoum Kannou a présenté officiellement, hier, sa candidature à l'élection présidentielle en tant qu'indépendante. Dans une déclaration aux médias, Kannou a indiqué que sa candidature est un « message fort pour l'ensemble des Tunisiens qui signifie que la femme tunisienne peut entrer en concurrence avec les hommes dans les postes de décisions politiques ». «Ma candidature est également un message pour tous ceux qui cherchent à tirer le pays vers le bas et faire régresser la situation de la femme tunisienne », a-t-elle soutenu. L'ancienne présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) a estimé que le fait qu'une femme se présente à l'élection présidentielle est avantageux pour l'image de la Tunisie tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, non pas seulement pour sa qualité de juge mais en tant que citoyenne tunisienne. Elle a considéré, d'autre part, que les candidats indépendants pour l'élection présidentielle ont autant de chances de remporter la présidentielle que ceux qui sont soutenus par des partis politiques. J'ai collecté plus de 15 mille parrainages, sans soudoyer qui que ce soit, a-t-elle assuré. La juge Kalthoum Kannou est née en 1959. Elle est mariée et mère de trois enfants. D'autre part, le président de l'Union tunisienne du service public et de la neutralité de l'administration, Abdelkader Labbaoui, a déposé, hier, sa candidature à la présidentielle. Labbaoui a déclaré que sa candidature constitue « un triomphe des principes de la Révolution et de ses objectifs ». Il a estimé que les chances des candidats indépendants à la présidentielle sont importantes, dans la mesure où ils ne bénéficient pas de soutien financier, ni partisan. Labbaoui a, par ailleurs, précisé avoir recueilli 35 mille parrainages.