Mohamed Hamdi: «L'ensemble des candidats estiment que leurs candidatures sont sérieuses et ne sont pas prêts à se désister. Demain, poursuite des pourparlers dans le cadre d'une commission Abderrazak Kilani, Maya Jeribi, Mohamed Hamdi, Mohamed Abbou, les représentants du mouvement Echaâb et de l'Union populaire, étaient tous réunis hier dans un hôtel des Berges du lac pour répondre à l'appel de Mustapha Ben Jaâfar à un «rassemblement de la famille démocratique autour d'un candidat unique à la présidentielle». Prétendants sérieux à cette candidature unique, Mustapha Ben Jaâfar, Ahmed Néjib Chebbi et Moncef Marzouki (tous deux absents) semblent toutefois déterminés à rester dans la course. «Nous sommes venus ici avec la conviction que Moncef Marzouki est le candidat idéal pour représenter les démocrates», a ainsi déclaré avant la réunion le négociateur du CPR, Imed Daimi. Le discours ne rassure guère, surtout que Ahmed Néjib Chebbi avait déclaré le matin même être incontestablement candidat à la présidentielle. «Ils sont en train de compliquer les choses, personne ne semble vouloir lâcher du lest», confie à La Presse un proche de Ben Jaâfar. Mohamed Abbou, président du Courant démocratique et qui n'est pas candidat, a indiqué qu'il était important de faire barrage au président de Nida Tounès, Béji Caid Essebsi. « Une personne qui ne respecte pas les institutions de la République, et qui, dans un passé proche, a appelé à leur renversement», a-t-il déclaré. Bien que le soutien du parti Ennahdha soit indispensable, les différents représentants des partis et des candidats évitent la question et tiennent à dissocier l'appel de Mustapha Ben Jaâfar de celui d'Ennahdha, qui avait initié l'idée d'un «président consensuel». « Je veux dire qu'il ne s'agit absolument pas d'un président consensuel tel que voulu par Ennahdha, il s'agit clairement de réunir la famille des sociaux démocrates autour d'un candidat unique, pour éviter l'hégémonie d'un parti», a précisé Maya Jeribi, candidate malheureuse aux élections législatives. Ce n'est pas gagné Une heure après le début des négociations, c'est Abderrazak Kilani qui quitte en premier la réunion. Alors que tout le monde le donnait partant, l'ancien bâtonnier crée la surprise en déclarant aux journalistes sa «préférence» pour un rassemblement autour d'un «candidat indépendant» (sous-entendu lui). «Je devais quitter la réunion car je dois aller à Gabès pour entamer ma campagne électorale», a-t-il déclaré, laissant entendre que les partis du centre pourraient se mettre d'accord au deuxième tour. A l'intérieur de la salle de réunion, l'atmosphère est «tendue», dit-on. «ça n'avance pas, les deux candidats qui avaient promis d'être présent, Marzouki et Chebbi, nous ont fait faux bond. On ne peut pas discuter de cette manière, par personne interposée», confie Mohamed Bannour, porte-parole du parti Ettakatol. Au bout du compte, aucune décision n'a été prise, et les «amis» du centre n'ont pas réussi à s'accorder sur un candidat unique. Seul à avoir exprimé clairement sa disposition à retirer sa candidature, Mohamed Hamdi a été nommé «porte-parole du dialogue». «L'ensemble des candidats estiment que leurs candidatures sont sérieuses et ne sont pas prêts à se désister, a-t-il dit. Demain une commission va se réunir pour poursuivre les pourparlers».