Leurs sièges seront-ils invalidés à Sousse ? L'Isie renvoie la balle à la Cour des comptes «Des dépassements importants ont été enregistrés dans les dépenses électorales par deux grands partis lors des élections législatives du 26 novembre 2014, en l'occurrence Ennahdha et Nida Tounès». C'est ce qu'a déclaré le président de l'Association «I Watch» (Ana yakidh), Achraf Aouadi, au cours de la conférence de presse qui s'est tenue, hier, à Tunis, pour la présentation du rapport sur le bilan de l'observation de la campagne électorale des dernières législatives. Les deux partis ont dépassé le plafond des dépenses dans les circonscriptions de Tunis, Sousse et Sfax. Aussi Ennahdha a dépassé ce plafond financier à hauteur de 56 % à Tunis et de 119 % à Sousse. Tandis que Nida Tounès a excédé ce plafond de 57 % à Sfax et de 79 % à Sousse. Dans le reste des circonscriptions, les dépenses sont pratiquement en conformité avec le plafond électoral. Le président de «I Watch» a par conséquent affirmé qu'«il faut invalider la totalité des sièges d'Ennahdha et de Nida Tounès dans la circonscription de Sousse et infliger des amendes aux deux formations politiques, soit 1 million de dinars pour le parti de Rached Ghannouchi et 600.000 D pour celui de Béji Caïd Essebsi». Sur le point du dépassement du plafond des dépenses durant la campagne par Ennahdha et Nida Tounès, une source de l'Isie a affirmé que ses membres n'ont pas encore pris connaissance de l'ensemble du rapport de «I Watch», «mais que pour démontrer le dépassement du plafond électoral, des éléments objectifs doivent entrer en ligne de compte car il existe plusieurs plafonds de dépenses à l'échelle des circonscriptions et à l'échelle globale». Le président de l'association «I Watch» a, lors de la conférence de presse, appréhendé la non-prise en compte de ce rapport et, partant, la non-application de la loi électorale aux partis en infraction. Mais du côté de l'Isie, on affirme que «les résultats des élections législatives ne seront définitifs qu'après la présentation du rapport de la Cour des comptes qui le sera six mois après l'annonce officielle des résultats des législatives par l'Instance. Ainsi «I Watch» peut joindre son rapport dans un dossier à la Cour des comptes». Outre les dépassements du plafond financier, Achraf Aoudi a évoqué un autre point : «La non-exploitation des financements publics de la campagne élelctorale». Tout en précisant qu' «Ettakatol n'a pas exploité la totalité de sa subvention». Ce qui suscite, selon lui, des interrogations concernant l'octroi de ces financements et leur intérêt s'ils ne sont pas utitilisés pour le contact direct avec les citoyens. Rappelons que «I Watch» a contrôlé les dépenses électorales de six partis politiques (Afek Tounès, le Front populaire, Ettakatol, Al Joumhoury, Ennahdha et Nida Tounès) dans 6 circonscriptions: Tunis 1 et 2, Sfax 1 et 2, Gafsa et Sousse. l'association a également contrôlé l'éventualité d'achat de voix ainsi que celle de l'utilisation des ressources de l'Etat par ces partis. Mouhab Al Karoui, directeur exécutif de «I Watch», a attesté que «l'association n'a pas pu malheureusement prouver des cas d'achat de voix, vu les manquements de la législation qui ne protège pas les témoins. Il a également démenti l'utilisation des ressources de l'Etat dans la campagne électorales, malgré les rumeurs, précisant que les institutions publiques ont observé une égale distance entre les partis et les candidats, veillant à la neutralité de l'administration.