Après 72 heures de terreur et de traque, les forces sécuritaires françaises ont mis hors d'état de nuire les trois terroristes qui ont fait trembler la France. Les deux frères Kouachi, auteurs de l'attentat sanglant contre Charlie Hebdo, retranchés dans une entreprise à Dammartin-en-Goëlle, Seine-Saint-Denis (N-E de Paris), avec un otage, et Amedy Coulibaly, le troisième homme du commando, auteur de la tuerie de Montrouge, dans un supermarché casher à Porte de Vincennes, où il y a également eu une prise d'otages. Le niveau de vigilance ne devrait pas être baissé de si tôt et l'étape des questionnements et de la reddition des comptes politiques devrait commencer. L'attentat contre Charlie Hebdo avait-il pour seul mobile les caricatures portant atteinte au Prophète Mohamed ? Etait-il en lien direct ou indirect avec l'intervention armée de la France contre les terroristes djihadistes au Mali et en prévision d'une éventuelle intervention armée, avec la coalition, en Libye ? Une troisième piste, sans source identifiable, a été évoquée: la France paierait-elle ainsi son soutien aux Palestiniens dans leur longue et éprouvante lutte pour la création d'un Etat palestinien ? Probable ou non, les analystes de tous bords n'excluent pas cette hypothèse, même si une vague de réactions sur les réseaux sociaux expriment leur désolidarisation de l'hebdomadaire satirique en raison de leur désapprobation quant aux dessins et commentaires insultant l'Islam publiés par Charlie Hebdo. Désolidarisation, oui, mais sans justification de l'attentat terroriste qui a coûté la vie à 12 personnes, sachant que le terrorisme frappe partout et toutes les religions et en premier les musulmans. Jusqu'à cet instant, l'attentat contre Charlie Hebdo a des exécutants, mais il n'a pas encore été revendiqué. Le silence des commanditaires est intrigant dans la mesure où toutes les analyses convergent vers le fait que les tueurs, radicaux notoires connus des renseignements et de la justice français, n'auraient pas agi seuls. La non-revendication de l'attentat a laissé libre cours aux hypothèses et maintenant, sans doute, aux accusations. Car, en définitive, à qui profite cet acte ignoble perpétré en France où vit la plus grande communauté musulmane d'Europe, plus de 4 millions ?