En fevrier 2014, l'ONG I Watch-Tunisia lançait le "Jomâa-mètre", une manière de suivre le travail du nouveau gouvernement et l'évolution de ses engagements. Près d'un an après sa mise en place, le site a livré ses premières conclusions sur les promesses tenues par M. Jomâa. Une trentaine de promesses ont été passées à la loupe, dont par exemple "l'organisation d'élections libres et intègres", ou encore "la lutte contre la pauvreté". Le site Jomaameter.org, consultable en trois langues (anglais, français, arabe), indique qu'après un an de bons et loyaux services, Mehdi Jomâa a réussi à réaliser 9 promesses sur 32. Le chef du gouvernement actuel aurait réussi notamment à dissoudre toute organisation hors la loi (comme les ligues de protection de la révolution) et à déployer les efforts nécessaires pour enquêter sur l'assassinat de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Néanmoins, "I Watch" souligne que Mehdi Jomâa n'a finalement pas renforcé les liens créés avec la société civile lors des élections de 2014, ni oeuvré pour le développement des régions intérieures. Il avait également promis de réaliser une réforme des retraites, réexaminer les contrats relatifs aux ressources naturelles (énergie et mines) et lutter contre la corruption... Cette initiative rappelle le "Morsi meter" lancé en 2012 par un entrepreneur égyptien pour évaluer le travail du Président Mohamed Morsi pendant ses 100 premiers jours à la tête du pays. Aux Etats-Unis, un "Obamameter" a également été mis en place pour suivre les promesses du Président américain faites pendant ses campagnes de 2008 et 2012.