Le Parlement reconnu par la communauté internationale n'ira pas au Maroc BENGHAZI (Libye) — Le Parlement libyen, reconnu par la communauté internationale, a décidé hier de suspendre sa participation au dialogue sur une sortie de crise en Libye parrainé par l'ONU, dont un nouveau round était prévu jeudi au Maroc. Livrée aux milices et plongée dans le chaos, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux; l'un est proche de la coalition des milices Fajr Libya et l'autre est reconnu par la communauté internationale et siège à Tobrouk (est). Le Parlement a annoncé sa décision de suspendre sa participation au dialogue sur sa page Facebook, en précisant qu'il en expliquerait ultérieurement les raisons. Il a toutefois précisé qu'elle intervenait après les attentats terroristes de vendredi dans la ville d'Al-Qoba (est) qui ont fait plus de 40 morts et ont été revendiqués par la branche libyenne du groupe Etat islamique (EI) qui a multiplié les attaques en Libye. «La chambre des représentants a voté aujourd'hui (lundi) en faveur de la suspension de sa participation au dialogue», a annoncé le député Issa Al-Aribi sur sa page Facebook, sans plus de précisions. Un autre député, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a expliqué cette décision par la crainte de pressions de la part de la communauté internationale pour intégrer des islamistes dans un futur gouvernement d'union. Une nouvelle réunion de dialogue était prévue jeudi au Maroc à l'invitation de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) qui devait rassembler des représentants du Parlement élu et reconnu et ceux de son rival, le Congrès général national (CGN), le Parlement sortant qui a été réactivé par la coalition Fajr Libya. Des représentants des deux Parlements avaient tenu le 11 février à Ghadamès, dans le sud libyen, des discussions indirectes sous l'égide de l'ONU, les premières du genre depuis le lancement du dialogue national fin septembre 2014. Le chef de la Manul, Bernardino Leon, avait tenu des réunions séparées avec les délégations, soulignant que le but était de parvenir à un accord sur la formation d'un gouvernement d'union.