Le Temps-Agences - Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier à Paris et en province à l'appel des fédérations de fonctionnaires, qui protestent contre la baisse de leur pouvoir d'achat et les suppressions de postes. A Paris, le cortège a rassemblé au moins 70.000 personnes, selon la FSU, dans la poursuite du mouvement lancé il y a une semaine dans les transports publics. D'autres défilés en province ont rassemblé de nombreux manifestants. Partis de la place d'Italie sous la pluie, les manifestants parisiens ont rejoint la place des Invalides afin d'exiger de "nouvelles réponses" du gouvernement à leurs revendications et dénoncer des "salaires indécents." Plusieurs dirigeants syndicaux nationaux, notamment Bernard Thibault (CGT), Gérard Aschieri (FSU), François Chérèque (CFDT) ou Bruno Julliard (Unef) étaient dans le carré de tête. François Chérèque, qui avait jugé réunies les conditions d'une suspension de la grève dans les transports dès la semaine dernière, a essuyé des sifflets à son arrivée, a rapporté un journaliste de Reuters. "Collabo", ont crié des manifestants. De nombreux cheminots, en pointe du "mouvement social", avaient pris place dans le cortège ainsi que des étudiants mobilisés contre la loi d'autonomie des universités. A Marseille, les manifestants ont défilé de la gare Saint-Charles jusqu'au Rond-point du Prado derrière une banderole sur laquelle était inscrit "Tous ensemble pour les retraites, les salaires, les emplois et le service public." Ce sont symboliquement les travailleurs privés des entreprises de construction qui ont ouvert le cortège. Les salariés de la fonction publique, les enseignants et les cheminots, en queue de manifestation, ont fourni le gros des troupes également composés de nombreuses petites délégations, des pompiers aux salariés de l'aviation civile. A Lyon, près de 7.500 personnes selon la police et 15.000 d'après l'évaluation des syndicats ont défilé de la mairie du VIIe arrondissement jusqu'à la place Bellecour. La manifestation a surpris par son ampleur les organisateurs eux-mêmes qui ne s'attendaient pas à une telle mobilisation. Le gros du défilé unitaire était composé par les agents de la SNCF ainsi que par les personnels de l'Education nationale.