Bon nombre de projets programmés à Sfax sont constamment renvoyés aux calandres grecques au grand dam de la population de cette ville notoirement réputée de cité laborieuse qui a beaucoup donné au pays à travers l'histoire. Malgré la densité de la circulation devenue infernale dans une agglomération de plus d'un million et demi d'habitants un seul échangeur à été édifié après d'interminables travaux qui se sont poursuivis sur plus de cinq ans environ (vous avez bien lu). De son côtén, le projet Taparoura, s'éternise, désespérément, depuis des décades. Idem pour le métro de Sfax qui à ce rythme risque lui aussi de ne voir le jour avant bien longtemps. Même sort pour le projet de la ville sportive, un projet qui moisissait dans les tiroirs depuis les années 80. Pis encore, puisque même les petits projets ne nécessitant que des budgets limités se morfondent eux aussi à l'image du tableau lumineux du stade Mhiri. A cause d'une affligeante lourdeur bureaucratique ce nécessaire équipement continue de faire défaut au stade car régulièrement reportée depuis voilà quatre ans par la délégation spéciale de Sfax, sans que cette instance municipale n'éprouve le moindre gène ni embarras. La bonne nouvelle est venue finalement du ministre de la Jeunesse et des sports lors de la visite qu'elle effectuée dimanche à Sfax Majdoline Charni qui a indiqué qu'une enveloppe de 200 mille dinars représentant une partie du coût du tableau a été débloquée et que les travaux devront bientôt démarrer par l'entreprise qui s'est vu adjuger l'installation du tableau. Grande mauvaise nouvelle annoncée par la ministre des sports aux habitants de la ville lorsqu'elle a affirmé que la cité sportive qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive est «restée au stade de simples promesses» précisant à cet égard « qu'aucune étude sérieuse concernant ce projet n'a été entreprise ». Le projet longtemps qualifié de présidentiel, n'était en fait que de simples chimères pour une ville qui n'est pas près d'en finir avec ses interminables désillusions et ses sempiternelles frustrations.