Le Temps-Agence - Les autorités françaises appellent au calme et assurent que toute la lumière sera faite sur la mort de deux adolescents à l'origine d'une flambée de violence urbaine avant-hier à Villiers-le-Bel, dans le département du Val-d'Oise. Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. Les investigations ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et à la sûreté départementale, a précisé hier le procureur de la République de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry, dans un communiqué. Elle a insisté, lors d'un point presse, sur le fait qu'il s'agissait d'un "accident de la circulation" et qu'il n'y avait pas d'information judiciaire ouverte pour le moment. "Je souhaite que chacun s'apaise et qu'on laisse la justice déterminer les responsabilités des uns et des autres", a déclaré le président Nicolas Sarkozy en marge d'une visite en Chine. "Il est indispensable aujourd'hui qu'on laisse la police et la justice faire leur travail de façon à ce que l'on connaisse avec précision et sans contestation les causes, les circonstances de ce qui s'est passé", a déclaré pour sa part la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) et quatre communes voisines ont été le théâtre de heurts violents et, selon le parquet, "d'actes d'émeute" à la suite de la mort de deux adolescents à moto qui ont heurté une voiture de police. Les enquêteurs devront notamment déterminer si policiers et pompiers ont porté secours aux victimes de l'accident. "NOUS SOMMES EN DEUIL" Des jeunes de la commune ont affirmé devant les caméras de télévision que les policiers impliqués dans l'accident avaient rapidement quitté les lieux. "Les véhicules ont été saisis et vont faire l'objet d'une expertise technique. Les autopsies des victimes auront lieu dans la journée", a précisé Marie-Thérèse de Givry. Michèle Alliot-Marie, qui est allée sur place, a rencontré les familles des deux victimes et s'est rendue au chevet d'un commissaire de police blessé lors des affrontements, a rapporté son entourage. Le maire socialiste de la commune, Didier Vaillant, a réclamé une enquête "impartiale" et lancé un appel au calme au lendemain des incidents, qui ont duré près de six heures. "J'appelle l'ensemble des habitants et notamment les jeunes à ce que nous puissions retrouver le calme dans notre ville. Depuis hier, nous sommes en deuil, cette nuit, la ville a souffert", a-t-il déclaré sur France Info. Un commissaire de police a été sérieusement blessé, ainsi que 24 policiers - dont deux gravement - et un pompier, lors des affrontements. Une antenne de police de la ville et quatre bâtiments privés ont été incendiés, ainsi que 28 voitures, selon un bilan de la préfecture du Val-d'Oise. Neuf personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre.