Tunis Le Temps-Agences - Les dirigeants des six monarchies pétrolières du Golfe ont reçu hier à leur sommet annuel à Doha le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, une initiative sans précédent de la part de ces alliés arabes des Etats-Unis, en campagne contre le programme nucléaire de Téhéran. Le président Ahmadinejad a proposé hier aux dirigeants des monarchies pétrolières du Golfe de conclure un pacte de sécurité, à l'ouverture d'un sommet régional à Doha. "Nous proposons la conclusion d'un accord de sécurité", a déclaré M. Ahmadinejad à l'adresse des souverains des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ce sommet de deux jours doit aussi annoncer la mise en place d'un marché commun entre les six membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui ambitionnent de lancer en 2010 une monnaie unique, un projet mis à mal par une inflation galopante et la faiblesse du dollar. M. Ahmadinejad sera le premier chef d'Etat étranger à participer à un sommet de ce groupe régional depuis sa création en 1981. Isolé sous la pression des Etats-Unis, qui affirment garder toutes les options ouvertes, y compris militaires, pour l'empêcher de se doter de la bombe atomique, l'Iran, qui refuse de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, a multiplié les initiatives pour rassurer ses voisins arabes sur le caractère pacifique de son projet nucléaire. Les membres du CCG (Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweït, Bahreïn, Oman et Qatar) sont partisans d'un règlement pacifique du différend entre la communauté internationale et l'Iran. Ils exigent de Téhéran des garanties sur la nature de ses activités nucléaires et ont proposé de créer un consortium international pour fournir de l'uranium enrichi aux pays du Moyen-Orient qui en feraient la demande. Le CCG, qui a décidé il y a un an lors de son sommet de Ryad, de développer un programme nucléaire civil commun doit examiner une étude de faisabilité élaborée en coopération avec l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA). Outre le lancement d'un marché commun et d'une monnaie unique, le sommet doit notamment évoquer la situation en Irak, le conflit du Proche-Orient après la réunion internationale organisée par les Etats-Unis à Annapolis, près de Washington. Le sommet du CCG se tient cette année après un rapprochement entre l'Arabie saoudite et le Qatar, même si Ryad n'a toujours pas renvoyé son ambassadeur à Doha, d'où il avait été rappelé en 2002 en protestation contre un programme diffusé par la chaîne qatarie Al-Jazira.