Les soirées « Saha Chribtek » spécialement concoctées à l'occasion du mois de Ramadan par le Goethe Institut de Tunis proposaient récemment un ciné-concert avec la projection en plein air et à 22 heures du film muet allemand : « Le cabinet du docteur Caligari » réalisé en 1920 par Robert Wiene. Ce film appartient à l'époque de l'expressionnisme allemand, un mouvement artistique qui a concerné également d'autres formes d'expression artistique. La musique qui l'a accompagné n'était pas au piano, comme procédé d'usage, mais était électronique et spécialement composée par le tunisien Dhiaddine Douss-Aka Dhia qui vit et travaille à Berlin. Ce dernier s'est déplacé à Tunis à l'occasion. Et durant 80 minutes, le public assez nombreux découvrait ou redécouvrait une œuvre qui a presque cent ans et qui se voyait non seulement ressuscitée, mais également plongée au présent et ouverte sur le futur. L'expressionnisme des années vingt du siècle dernier s'accompagnait d'une musique moderne sous le signe de l'innovation. Deux époques se retrouvaient en cette soirée sous les étoiles, d'autant plus que « Le cabinet du docteur Caligari » avait marqué la naissance du genre de film d'horreur dans l'histoire du cinéma mondial. La musique électronique venait coller parfaitement à l'évolution des faits du film car ce dernier cherchait dans l'innovation au niveau des plans et de la narration, mais aussi au niveau du thème de l'horreur qui était transposé sur l'écran. Une atmosphère surréaliste caractérise ce film et ce chef d'ouvre du cinéma muet allemand. L'histoire est racontée en six actes avec des décors surréalistes et une atmosphère fantastique truffée d'angoisse. Un film qui tient son spectateur même après près de cent ans d'existence. Le Goethe Institut a proposé après cette soirée de « Ciné-concert », une soirée avec le groupe algérien « Africa Spirit » et le duo allemand et pakistanais de musique à cordes formé par Victor Marek et Ashraf Sharif Khan. Une autre forme d'animation pour des nuits festives de Ramadan. Des musiciens tunisiens, algériens, allemands et pakistanais s'y étaient retrouvés à l'occasion pour partager avec un public de tous les âges leur musique respective et vivre des instants heureux et détendus, d'autant plus que les spectacles ont lieu dans le jardin du Goethe Institut de Tunis. Ce dernier a pris des couleurs sous un ciel étoilé.