L'amélioration du niveau de vie des Tunisiens, l'évolution de leurs besoins et l'augmentation de leur nombre imposent à l'agriculture d'assurer leurs besoins alimentaires en quantités suffisantes de façon régulière et avec la qualité requise. Dans une conjoncture internationale difficile marquée par des fluctuations et des pressions consécutives aux augmentations successives des prix des carburants et ceux des produits alimentaires et des matières premières constituant les fourrages, la recherche agronomique doit jouer pleinement son rôle pour permettre de relever les défis. Des gisements d'emplois existent. Il suffit de savoir tirer profit des acquis de la recherche. Sommes - nous en train d'exploiter les résultats de la recherche pour monter des entreprises et créer des emplois ? En réunissant, hier, des chercheurs, des agriculteurs de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche ( UTAP), des cadres du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques de l'Agence de promotion de l'investissement agricole (APIA) et de la Banque Tunisienne de Solidarité ( BTS), l'Institut National de la Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT) aura fixé les termes du débat. Le thème choisi « la participation de la recherche agronomique à la création de projets et au renforcement de l'emploi » a été une occasion pour présenter les nouvelles technologies générées par les programmes de recherche scientifique dans le domaine des productions animales et fourragères. Il faut dire, comme l'a affirmé M. Mohamed Habib Hadded, ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, « la production animale et fourragère est un des secteurs prioritaires en Tunisie. Elle représente 38% de la production agricole et génère 24% des emplois agricoles. » Toutefois, en dépit des mesures visant sa promotion le rendement du cheptel tunisien est très limité, en comparaison avec les besoins croissant du pays en viandes et en produits laitiers. La production demeure fragile surtout devant les changements climatiques. Beaucoup de facteurs sont derrière cette carence dont le plus important est l'alimentation surtout pendant les périodes successives de sècheresse durant lesquelles l'éleveur a recours à l'utilisation intensive des aliments concentrés importés.
Une cellule de suivi Conscients de l'importance de l'alimentation animale, les chercheurs de l'INRAT ont identifié de nouveaux fourrages locaux à partir de la figue de barbarie, des dattes non commercialisables, les algues, le grignon, le pulpe de tomate... Ces découvertes permettent de limiter les importations. Ces techniques prometteuses peuvent servir d'opportunités aux nouveaux diplômés pour créer des projets renforçant le secteur de la production animale et permettant des économies en devises. Ainsi la recherche scientifique peut générer de nouvelles créations d'emplois. Pourvu que les nouveaux promoteurs de projets ne se retrouvent pas seuls après le démarrage de leurs entreprises. Ils doivent être suivis et épaulés par l'APIA. Le ministre propose la création d'une cellule au sein de cette institution pour assurer cette tâche.