Le Temps-Agences - La manière dont ont été exécutés l'ancien président irakien Saddam Hussein et deux de ses co-accusés a porté atteinte aux efforts de réconciliation nationale en Irak, a déclaré la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. Des insultes ont fusé dans les minutes qui ont précédé l'exécution de Saddam Hussein, le 30 décembre, et son demi-frère, Barzan Ibrahim Al-Tikriti, a eu la tête arrachée lors de sa pendaison, ce lundi. La commissaire européenne aux Relations extérieures a reconnu qu'il était important pour l'Irak de faire face à son passé grâce à des procès, mais elle a ajouté que l'UE était opposée à la peine de mort et que la manière dont les exécutions étaient menées était contraire aux effets recherchés. "La manière dont les choses ont été menées n'a pas seulement été inutile, elle a certainement aussi été nuisible sur le plan de la réconciliation nationale, qui est l'une des principales questions en Irak", a dit la commissaire dans une interview à Reuters. Les membres de la minorité sunnite irakienne, au pouvoir sous le régime de Saddam Hussein, se sont émus du sort de Barzan et une grande partie du monde arabe, à dominante sunnite, a condamné le gouvernement irakien, dominé par des chiites. De son côté, le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, a apporté hier son soutien au projet italien de moratoire international sur la peine de mort. "Nous considérons qu'un homme n'a pas le droit de prendre la vie d'un autre homme. C'est une question fondamentale", a-t-il déclaré après s'être entretenu à Rome avec le président du Conseil italien, Romano Prodi. "Je crois dans nos valeurs européennes et je saisis cette occasion pour remercier l'Italie pour toutes les initiatives qu'elle a annoncées, de sorte que, dans le cadre des Nations unies, nous puissions oeuvrer ensemble à abolir la peine de mort", a poursuivi Barroso, interrogé sur la pendaison du demi-frère de Saddam Hussein et de l'ancien président du tribunal révolutionnaire irakien. Quelques jours après l'exécution de Saddam Hussein, pendu le 30 décembre à Bagdad, Prodi avait annoncé qu'il mènerait campagne à l'Onu en vue de parvenir à un moratoire sur la peine de mort. Le nouveau secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, avait dans un premier temps pris ses distances avec cette suggestion, expliquant que "la question de la peine capitale relève de la décision de chaque Etat membre". Il a depuis atténué ses propos et appelé l'Irak à agir avec "retenue". La peine de mort, interdite dans l'UE, est en vigueur dans 68 autres nations du monde.