Tunis le Temps : Les débats ont repris hier, dans l'affaire de la bande armée à Soliman, devant la quatrième chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis. Rappelons que dans cette affaire, dont nous avons relaté les péripéties auparavant, les 30 personnes qui sont impliquées sont âgées de 22 à 42 ans et sont originaires de plusieurs villes de la République dont Sousse, Sidi Bouzid, Bizerte, Nabeul, Kasserine, Gabès et Tunis. Ils appartiennent à toutes les couches sociales, dont notamment des fonctionnaires, des étudiants et des commerçants, outre des sans emplois. En vertu de l'arrêt de la chambre d'accusation, les chefs d'inculpation pour lesquels ils sont poursuivis sont les crimes de terrorisme et de complot contre la sûreté de l'Etat,le trouble à l'ordre public et l'incitation à la rébellion et à l'insurrection armée, ainsi que l'atteinte à l'intégrité physique l'outrage aux agents de l'Etat pendant l'exercice de leur fonction, l'homicide volontaire et l'introduction,le port et l'usage prohibés d'armes au sein du territoire. Les faits remontent au mois de décembre 2006, quand les autorités de police ont pu découvrir, après arrestation des accusés, que des individus se sont infiltrés en Tunisie à partir de la frontière algérienne, pour introduire un certain nombre d'armes de toutes sortes, dont des explosifs, et prendre contact avec des groupes installés à Sousse et à Tunis, dans le dessein de fabriquer des explosifs et de rassembler des éléments salafistes, prêts à s'engager dans des opérations terroristes en vue de l'atteinte aux personnes et aux biens. Rassemblés à Djebel TébournouK , ils y aménagèrent un camp destiné aux entraînements à cet effet et s'installèrent dans une grotte dans cette montagne. Cernés par la police, ils commencèrent à ouvrir le feu, obligeant les forces de l'ordre à la riposte.La fusillade se solda par la mort de 12 terroristes. Plusieurs agents de l'ordre ont été atteints, dont un capitaine blessé à la cuisse et un agent touché à la poitrine. Arrêtés, les 30 accusés qui ont fait l'objet de mandat de dépôt ont reconnu lors de leur comparution devant le juge d'instruction, les faits incriminés dont, la constitution d'une bande armée baptisée " les soldats de Assad Ibn Al Fourat " et dont les membres ont été soumis aux entraînements nécessaires en vue de se préparer à de multiples opérations terroristes. A l'audience du 15 décembre dernier, les avocats de la défense avaient demandé le renvoi de l'affaire. Cependant le président du tribunal avait procédé à la lecture de l'arrêt de la chambre d'accusation, et à l'interrogatoire de 5 parmi les accusés, les 25 restant ayant refusé de quitter la geôle pour ne pas assister à l'audience. Ce qui a été considéré par le tribunal comme étant un refus de se soumettre à l'interrogatoire. A l'audience d'hier, les 7 avocats de la partie civile qui représentent les héritiers des victimes, qui sont un capitaine et un agent de la sûreté nationale, déclarèrent qu'ils étaient prêts à plaider pour leurs clients. Par ailleurs les 36 avocats représentant les accusés ont demandé le renvoi de l'affaire afin de préparer les moyens de leur défense. Le bâtonnier de l'ordre des avocats , a présenté au tribunal un certain nombre de demandes , dont notamment le renvoi de l'affaire à un délai suffisant afin de permettre à ses confrères de consulter les documents du dossier et de préparer les moyens de leur défense comme il se doit, ainsi que de pouvoir visiter leurs clients en prison. Le président du tribunal fit remarquer qu'il y a plusieurs copies du dossier, que les avocats peuvent consulter à leur guise auprès du greffe du tribunal et que par ailleurs 8 avocats ont pu visiter les accusés en prison. Quant au substitut du procureur, il s'opposa au renvoi de l'affaire, demandé par la défense. Après délibérations, le tribunal a décidé un ultime renvoi de l'affaire au 29 décembre courant.