C'est du déjà-vu. S'attaquer aux journalistes, de la part des parlementaires ainsi que des responsables politiques est à vrai dire une spécificité tunisienne. Que ce soit sous la Coupole de Bardo, où siègent 217 députés de l'Assemblée des Représentant du Peuple (ARP), sur les réseaux sociaux aux télévisions et radios, les attaques contre les journalistes ne font pas défaut. La dernière apparition médiatique de Seifeddine Makhlouf, Président du bloc parlementaire Al-Karama sur les ondes de Mosaïque Fm, fait apparaître de nouveau les clichés d'un discours assez consommé tout au long de la période 2012-2013. Seifeddine Makhlouf, attaque un journaliste, Haythem Mekki, en l'occurrence via un discours fondé sur la haine à l'encontre du journaliste via des menaces contre son intégrité physique. La raison ? Haythem Mekki a critiqué l'initiative législative de la coalition Al Karama, portant amendement au décret 116 qui régit le secteur de la presse audio-visuelle. A vrai dire, ce n'est pas la première fois que Seifeddine Makhlouf, avocat de profession, s'attaque aux journalistes. Et, les réactions n'ont pas tardé (à l'exception de la radio qui a préféré silence garder). Une vaste compagne de solidarité avec le journaliste est observée. Le Syndicat National des Journalistes (SNJT), pour sa part considère que cette agression verbale est « une violation du principe de respect de la dignité humaine ». Le communiqué du SNJT explique que le discours adopté par Makhlouf ainsi que les députés de son bloc parlementaire « est fondé sur la haine et l'incitation, menace l'intégrité physique des journalistes ». En fait, les antécédents des députés de ce groupe ne font pas défaut et ils rappellent le climat des années 2012 et 2013. « Un climat de tension ayant conduit aux assassinats politiques », indique-t-on dans le communiqué du SNJT, qui va plus loin en appelant les journalistes à boycotter toute partie appelant à la haine et menaçant l'intégrité physique des journalistes. Agression des journalistes Même au temps du coronavirus, les agressions contre les journalistes ne manquent pas. L'unité d'observation des agressions contre les journalistes a recensé 13 agressions contre les journalistes tout au long du mois d'avril 2020. Cette unité relevant du centre de sécurité des journalistes au SNJT, précise que les 13 cas d'agressions ont touché 10 journalistes outre un technicien. Grosso modo, 11 médias ont été touché par les agressions. Les journalistes travaillant pour les radios sont les plus ciblés avec 7 cas d'agression, alors que pour la presse écrite les cas d'agressions se chiffrent à deux agressions, même nombre d'agression pour les chaînes de télévisions. Zied DABBAR Ennahdha et Qalb Tounes veulent la peau de la HAICA C'est une initiative législative inconstitutionnelle, telle qu'elle présentée par le groupe de la coalition al Karama à l'ARP. Une initiative qui vise la libération totale de la création des médias dans l'audiovisuel. Entre autres, la création des chaines Tv et des radios privés ne doivent pas être soumises à une licence au préalable de la part de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA). Cette instance régulatrice et considère Que cette initiative reflète les intentions de certains partis politiques (Ennahdha et Qalb Tounes) de faire mainmise sur le secteur médiatique en soumettant l'instance de régulation indépendante à des quotas partisans. Même constat partagé par le SNJT. Dans un communiqué rendu public, le syndicat considère que cette initiative a pour objectif de faire main basse sur la HAICA en faveur de certains partis politiques et de lobbies de l'argent sale".