p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"La dernière apparition médiatique du Président la République remonte à la veille de l'Aïd, là où il ne s'est pas suffi au protocole classique des vœux pour le peuple tunisien, se lançant, par-delà le contexte, dans un authentique pamphlet à l'endroit de ceux qui contestent la solennité de son statut et foulent allègrement ses plates-bandes et le champ de ses prérogatives constitutionnelles. Mais, toujours aussi imbu de la sagesse du modèle qu'il s'est choisi (celle du Calife Omar), c'est un Président qui se déplace (de nuit ou de jour) quand bon lui semble et là où il juge bon de le faire. Il va dans les quartiers populaires, foyers des tensions sociales et de la précarité. Il va à Kébili, par exemple, pour allumer la mèche, appelant le peuple à se prendre en mains et conspuant les manœuvres électoralistes des partis politiques et à récupérer son dû, c'est-à-dire les biens dont il a été spolié. Le discours de Kébili lui a valu de sévères mises en garde de Seifeddine Makhlouf et acolytes. Et quand on dit Seifeddine Makhlouf, Ennahdha n'est pas très loin...Même si, maintenant, Al Karama, excroissance du parti islamiste, crie à la trahison, du fait que les députés de Ghannouchi se sont débinés, le jour du vote de cette motion exigeant des excuses de la part de la France. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En fait, Kaïs Saïed n'est pas resté les bras croisés. Et, même si ses services de communication à Carthage, paraissent lents à la détente, on ne saurait affirmer avec exactitude, si le manège des pétitions au Parlement ne l'a pas conforté dans ses convictions. Il avait, en effet, bâti sa campagne présidentielle sur deux axes fondamentaux : le pouvoir au peuple dont il tire sa légitimité, et la décentralisation et le pouvoir local. En un mot : le localisme, même si le maire du Kram-Ouest voit les choses autrement ... p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Restituer leur révolution aux jeunes p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Kaïs Saïed glorifie, par ailleurs, la révolution, mais il juge en même temps que cette révolution a été détournée de ses fondamentaux, et s'est détournée des aspirations de ceux qui l'ont rendu possible : ces jeunes qui s'en sont retrouvés encore plus marginalisés. Le modèle qui régit le système politique, depuis dix longues années, ne reflète en rien ces fondamentaux. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Par ailleurs, Kaïs Saïed, n'est pas sans savoir que, depuis Moncef Marzouki et la Troïka, la Tunisie s'est retrouvée compromise dans des agendas internationaux, empêtrée aussi dans le bourbier syrien et, maintenant, dans le brasier libyen. La Tunisie de la Troïka a bien exporté des milliers de Daéchiens en Syrie et en Irak. Et l'on se doute bien que sous l'égide d'Erdogan, ces Daéchiens seraient redéployés en Libye. A cette époque-là, celle de la funeste Troïka, Hamadi Jbali avait même été visité par l'inspiration du 6ème Califat. Il a fallu l'avènement de Béji Caïd Essebsi pour corriger, un tant soit peu, ces trajectoires, mais le mal était fait : Ennahdha aura tout fait pour nous vassaliser dans l'aire d'influence de l'axe Ankara/Doha. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"On ne saurait dire si la manière dont Abir Moussi a poussé Rached Ghannouchi dans ses ultimes retranchements, n'a pas, quelque part, apporté de l'eau au moulin de Kaïs Saïed. En revanche, la pétition d'Al Karama l'a beaucoup dérangé. Il s'en est lavé les mains au cours d'une très prompte communication avec Emmanuel Macron. Parce que, par ailleurs, des partis comme l'URP de Lotfi Mraïhi et bien d'autres, en catimini, aux côtés du très bruyant Al Karama, ne cessent, depuis l'actuelle législature, de dénoncer ce qu'ils appellent « l'activisme » de l'ambassadeur de France en Tunisie. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il n'en fallait pas davantage pour que, voyant le vent tourner, Ennahdha publie un communiqué (jeudi) appelant à endiguer le fléau des pétitions à travers l'article 141 du règlement intérieur de l'ARP (normal parce que la pétition du PDL aura désacralisé le vénéré Cheikh), tout en appelant -la contre-parade à son isolement croissant au sein de l'hémicycle- encore et toujours à l'élargissement de la ceinture gouvernementale. Desseins inavoués pour s'aliéner de nouveaux supports dans l'équipe à Fakhfakh. Pour elle, c'est le seul moyen de consolider la gouvernance dans le pays. Elle se félicite même de ce que la Tunisie ait défait la pandémie du Coronavirus, mais, à bien lire entre les lignes, elle en attribue une bonne part de mérites au « généralissime » Abdellatif. Dans tous les cas de figures, c'est trop tard... p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"« Coalition de la IIIème République » ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Sauf que cette monture politique, tout ce paysage chaotique et le spectacle qu'il nous est donné à voir au Parlement, n'ont pas vu venir « la conscience populaire », ce ras-le-bol où le marchandage politique, l'affairisme et les violations institutionnelles atteignent des seuils intolérables. Des suspicions autour de grosses affaires de corruption éclatent çà et là. De gros dossiers sont sur le point d'être déterrés. Dans son ascèse -c'est le mot et cela lui sied mieux que le modèle du Calife Omar- Kaïs Saïed laisse l'Etat faire, pas plus qu'il ne s'arroge le droit de s'immiscer dans les affaires gouvernementales. Il a bien fait chavirer les uns et les autres au sein du Parlement, annonçant qu'il procèdera à des initiatives législatives. Certains partis tremblent à l'idée qu'il s'attaquerait au Code électoral et qu'il infléchirait l'accélération de la mise en place de la Cour constitutionnelle. Il ira plus loin, croit-on savoir, en proposant une nouvelle répartition régionale, et avec l'élection de parlement régionaux, c'est-à-dire des conseils régionaux du peuple. C'en serait ainsi fini du centralisme parlementaire du Bardo, avec son diktat, son tourisme politique, au gré des jeux d'influences et des intérêts stratégiques peut-être, mais tout aussi clientélistes et étriqués. Kaïs Saïed a déclaré cela, lors des « vœux » de l'Aïd. Depuis, il s'est tu. Il laisse le peuple parler. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"C'est dans cet esprit que s'inscrit le tant attendu et le tant redouté (politiquement) le sit-in « Errahil 2 » tel que baptisé par un mouvement cyber-activiste et qui s'est choisi pour slogan : « Coalition pour la IIIème République ». Le sit-in a des revendications précises : la chute de l'ARP, la révision de la constitution, la mise en place d'un gouvernement des affaires courantes avec des compétences non-partisanes, la loi électorale et la cour constitutionnelle, bien sûr, l'emploi des jeunes et un audit sur les financements suspects des partis et des associations. Quelles chances de succès aura ce sit-in ? On ne saurait le prévoir. Trop de revendications à la fois, et cela suppose une refonte totale de toute l'architecture institutionnelle. Mais, ces cyber-activistes seraient, à priori, puisés dans électorat invisible ayant plébiscité Kaïs Saïed. Leurs slogans et les siens s'entrecoupent, cependant. Au fond, on sait bien que le système de la IIème République, n'est pas fait pour lui... Et, stratégiquement, il a choisi le silence. Parce que les artisans du sit-in ont tout l'air d'avoir choisi de parler pour lui. Mais tout dépendra de la tournure que prendront les choses... Pas facile de démanteler tout un régime. Ce qui est, en revanche, sûr c'est que le régime actuel paralyse le pays. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Raouf KHALSI