Etabli à New York depuis quelque temps, Elyès Baccar est parmi nous jusqu'à la fin du mois de juin, date de son retour aux States. Notre dernière rencontre avec ce grand réalisateur, date de 2017, lors de la projection de son long métrage « Tunis by night ». Depuis, nous n'avons plus eu de ses nouvelles. Mais voilà, tous les médias tunisiens évoquent en boucle son nouveau projet rêvé « MOOVMA » qui lui tient tant à cœur et qui sera réalisé sur trois saisons. Un travail qu'Elyès défend corps et âme, avec beaucoup d'enthousiasme et d'énergie. C'est dans ce cadre que nous l'avons sollicité pour un entretien dans un charmant espace à la Marsa pour parler de « MOOVMA » et bien d'autres choses. Elyès Baccar, toujours égal à lui-même, nous a ouvert son cœur et l'atelier de ses pensées. Le Temps : outre la casquette de réalisateur, producteur et scénariste, on vous découvre une autre passion, celle de danseur. Il semblerait que l'expérience a débuté dès les années quatre vingt quad l'univers du hip- hop a investi nos quartiers. Racontez-nous cette aventure. Elyès Baccar : comme tous les jeunes de 13-14 ans à l'époque, j'étais amoureux de cette forme artistique qui mixait entre le côté performance corporelle et le côté gymnastique avec de la musique ; c'était tout un mouvement en Tunisie qui incluait les jeunes rappeurs comme : Slim Larnaout, Sofiène Nayel et les frères Allem, pour ne citer que ceux-ci. Je rappelle aussi, que mon ami Mohamed Ali Ben Jemaa faisait patrie du groupe « Création Staff » qu'on a créé au début des années quatre-vingt dix. Petit à petit, on s'est retrouvés à évoluer dans une forme artistique qui était toujours à la mode, tout en sachant que l'univers du hip- hop ne s'est jamais démodé. En 2010, j'ai eu l'idée d'écrire la trame du feuilleton « Oulèd Houma » en collaboration avec Khaled Ben Salah ; un feuilleton qu'on réactualise et développe aujourd'hui, en une série composée de 30 épisodes, de 30 minutes chacun, et qui s'intitule : « MOOVMA ». *Oui, en effet, tous les médias tunisiens parlent depuis fin Ramadan, de ce nouveau projet ; une production télévisuelle qui impliquera un bon nombre d'artistes et qui mettra la lumière sur la culture hip-hop. Comment le présenteriez-vous ? -« MOOVMA » est le nom qu'utilisent les jeunes pour parler du mouvement du hip-hop, qui est resté marginalisé pendant des années, même s'il a acquis d'autres espaces de liberté. C'est un mouvement qui séduit et inspire une grande frange des ados d'aujourd'hui. Un feuilleton dont l'action principale tourne autour d'un groupe de hip-hop, et suit des histoires parallèles des différents membres qui en font partie. *Est-ce une série destinée uniquement aux Tunisiens, ou bien compteriez-vous toucher d'autres publics, au Maghreb et Moyen -Orient? -Tout d'abord, le feuilleton qui sera diffusé à l'occasion du mois de Ramadan (2021-2022- 2023), ne concerne pas uniquement les jeunes, mais toutes les tranches d'âge et les franges sociales ; c'est un travail qui prône surtout, les valeurs positives, et les thèmes sensibles comme, la confiance en soi, la solidarité, l'espoir malgré les difficultés, la liberté, la valeur du travail, et l'injustice sociale. Trois étapes accompagneront le projet MOOVMA : une tunisienne, une maghrébine, et une moyen-orientale ave la participation d' artistes tunisiens auxquels s'ajouteront d'autres noms égyptiens et libanais. *Avez-vous déjà opté pour une chaine TV, à laquelle reviendrait le droit de transmission de la série ? Et où en êtes-vous avec le casting ? -On est en train de négocier avec différentes chaines...on se fixera d'ici l fin de l'été. Côté casting dont est chargé Mohamed Ali Ben Jemaa, on est en phase de discussion avec différents artistes, et la liste définitive des noms sélectionnés, sera certainement communiquée à la fin de l'été. A retenir, qu'il y aura aussi bien des têtes d'affiches, que de nouvelles découvertes... Nous y reviendrons. Par ailleurs, je travaillerai de concert avec 5 autres réalisateurs : Zièd Litayem, Mohamed Ali Nahdi, Wided Zoghlami, Amel Guellaty et Ousséma Azzi. *Continueriez-vous à faire du cinéma en parallèle ? Si oui, quels sont vos projets ? -Je prépare un film, (production tuniso-française) pour 2021, dont le scénario est déjà prêt, avec une grande tête d'affiche, et de jeunes acteurs tunisiens ; il fera sa grande première en Tunisie dans le cadre d'un festival international. J'ai créé par ailleurs, une grande société de production de cinéma aux USA, « Beyond Pictures », qui se chargera de produire des films et séries. *Le confinement qui vient de toucher toute la planète, vous a-t-il stimulé davantage pour produire, créer et tenter d'autres nouvelles expériences ? -Je dirai que le confinement m'a aidé à boucler des projets déjà entamés, et à finaliser d'autres...