Le Temps-Agences - - Au lendemain de la mort de deux Israéliens abattus près d'Al-Khalil, en Cisjordanie, le ministre palestinien de l'Intérieur a affirmé hier que les Brigades des martyrs d'Al Aksa, principal groupe armé issu du Fatah, avaient accepté de se dissoudre. Abdelrazak Al Yahya a précisé que le gouvernement entendait désarmer tous les mouvements activistes palestiniens, sans dire toutefois quels moyens il était prêt à employer pour atteindre ce but. Avant-hier, deux soldats israéliens en permission ont été abattus alors qu'ils faisaient une randonnée près d'Al-Khalil. Deux activistes palestiniens ont également été tués dans l'affrontement, une opération revendiquée par le Djihad islamique et une faction dissidente des Brigades des martyrs d'Al Aksa. L'armée israélienne a annoncé hier l'arrestation de cinq Palestiniens après cette attaque et le gouvernement du président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé des mesures sévères contre les responsables quand ils seront identifiés. Selon les forces de sécurité palestiniennes, les mesures prises par Abbas contre les groupes d'activistes en Cisjordanie ont surtout visé les islamistes du Hamas, qui ont chassé en juin le Fatah de la bande de Gaza et pris le contrôle du territoire côtier. De même source, on indique que les Brigades des martyrs d'Al Aksa ont accepté sans heurts la décision du gouvernement palestinien. "Les Brigades des martyrs d'Al Aksa n'existent plus", a assuré Yahya à la radio palestinienne. Mais Israël, ainsi que certaines unités des Brigades, contestent cette affirmation, assurant que le groupe reste actif. Dans le cadre des négociations en vue de la mise en place d'un Etat palestinien et aux termes des engagements de la "feuille de route" du Quartet des médiateurs internationaux, Israël exige du gouvernement Abbas qu'il mette un terme à l'activité des groupes combattants en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le gouvernement palestinien demande en retour à Israël de respecter ses obligations en gelant l'extension des implantations juives en Cisjordanie et en détruisant les constructions illégales. La tension reste vive entre le parti nationaliste laïc et les islamistes, qui ont interdit mardi un rassemblement du Fatah dans la bande de Gaza. Fahmi Al Zarir, porte-parole du Fatah en Cisjordanie, a estimé que le Hamas avait à cette occasion "dépassé les bornes" et a appelé son camp à passer outre à l'interdiction. Yahya a ajouté que le gouvernement palestinien "œuvrait au démantèlement" d'autres groupes d'activistes en dehors des Brigades des martyrs, sans toutefois indiquer par quel moyen. Selon des diplomates occidentaux, les forces de sécurité de Mahmoud Abbas assurent efficacement l'ordre dans certaines parties de la Cisjordanie et luttent résolument contre les combattants du Hamas. Cependant, ces mêmes diplomates mettent en doute la capacité du gouvernement à désarmer l'ensemble des activistes du Fatah, soulignant l'aspect décentralisé de la chaîne de commandement des Brigades des martyrs d'Al Aksa.