p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Ali Laïdi BEN MANSOUR p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Les commentaires sur la désignation de M. Hichem Mechichi ont alimenté les réseaux sociaux tunisiens tout le weekend. C'est normal, vu que cette désignation représente un vrai pied de nez au régime des partis mis en place depuis 2011 et particulièrement aux islamistes qui se voyait déjà à la Kasbah ! Echaudé par l'expérience d'Elyès Fakhfakh, Kaïs Saïed n'a pas voulu choisir une personnalité économique, même si elle est du gabarit de Fadhel Abdelkéfi et de Hakim Ben Hammouda. Il sait que le volet économique est de taille et que le pays est au bord d'un gouffre financier mais il voit les choses autrement et d'après toutes ses dernières interventions, il place la question sécuritaire et celle de la stabilité des institutions «devant les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur», avant toute autre priorité. D'où le choix d'abord de Imed Hazgui (de la Défense), de celui de Habib Kchaou (appuyé discrètement par l'UGTT) et enfin de Hichem Méchichi. On peut ne pas être d'accord avec cette approche, mais elle a l'avantage pour le Président Saïed de présenter une occasion pour se réaffirmer en tant que principal critique du régime des partis, instauré par la constitution de 2014 ! Le président Kaïs Saïed n'a pas raté l'occasion qui s'est présentée à lui et a tenu, dans son intervention lors de la désignation du nouveau Chef de Gouvernement (CDG) à délivrer les messages qu'il affectionne. Ainsi, il est revenu sur la thématique de la légitimité, réaffirmant avec force son respect des résultats des urnes (à l'adresse du Bardo), mais il a dit clairement que cette légitimité est à l'épreuve de la représentation de la volonté majoritaire des citoyens sinon il va falloir la rectifier. Or la rectification passe par Saïed lui-même. Soit par la dissolution du parlement, soit par les initiatives législatives qu'il a toujours promues pour instaurer une «démocratie directe». Deux choses que les islamistes d'Ennahdha n'aiment guère ! Certes les flèches présidentielles n'ont pas raté non plus les supplétifs salafistes d'El Karama comme les députés du PDL, pour leur rôle dans la «manipulation par fièvre révolutionnaire», pour les premiers, et pour leur œuvre dans «la panne des institutions», pour les seconds. La IIème République n'arrête pas de nous démontrer, à chaque épisode de crise, les «trous» de cette constitution applaudie lors de son adoption. Les éminents professeurs de droit constitutionnel n'ont pas tardé à démontrer à maintes reprises comment les textes de cette loi fondamentale sont parfois flous, pas précis et sujet à controverse de lecture. L'absence d'une cour constitutionnelle place le président en unique «interprète» de ce que les députés de la Constituante de 2011 ont confectionné ! l'histoire est des fois ainsi faite et Kaïs Saïed, qui a vilipendé cette constitution «mangée par l'âne» comme il a dit, se retrouve le maitre de son exégète ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"