Le Temps - Agences - La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice est arrivée hier à Berlin en provenance du Moyen-Orient, pour rendre compte aux dirigeants allemands des dernières timides avancées dans le dossier israélo-palestinien et des réactions arabes au plan américain pour l'Irak. Angela Merkel a fait de la relance du Quartette (UE, USA, Russie, Onu) une priorité de sa présidence semestrielle de l'Union européenne. Berlin plaide pour une réunion rapide des quatre partenaires, estimant qu'une fenêtre s'est ouverte qu'il faut savoir exploiter. Le Quartette a pour but d'accompagner une solution visant à la coexistence pacifique de deux Etats, israélien et palestinien, viables. Condoleezza Rice devrait discuter avec M. Steinmeier et Mme Merkel d'une prochaine rencontre tripartite entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le président palestinien Mahmoud Abbas et elle-même, qu'elle a annoncée au début de son voyage. Elle pourrait donner une certaine satisfaction à l'Allemagne sur le Quartette. En effet, selon des responsables accompagnant la chef de la diplomatie américaine au Proche-Orient, la rencontre tripartite serait précédée d'une réunion ministérielle du Quartette début février à Washington. Dans un geste à l'égard de la chancelière lors de sa visite au début de l'année à la Maison Blanche, le président George W. Bush avait promis que Mme Rice lui rendrait compte personnellement de sa tournée. Dans une interview hier au quotidien allemand General Anzeiger, M. Steinmeier a expliqué que l'Allemagne, en s'efforçant d'obtenir une relance du Quartette, voulait s'assurer en même temps qu'"il n'y ait pas de nouvelles propositions concurrentes" à ce processus. La tournée régionale de Mme Rice, qui s'est achevée au Koweit hier, avait pour deuxième objectif principal de rallier les dirigeants arabes au nouveau plan pour l'Irak du président américain. Elle a obtenu avant-hier, lors d'une réunion dans l'émirat avec les chefs de la diplomatie des pays du Golfe, de Jordanie et d'Egypte, l'appui des dirigeants arabes au plan Bush pour l'Irak. Le plan Bush prévoit notamment l'envoi en Irak de plus de 20.000 soldats supplémentaires. La présidence de l'Union européenne est, par la voix de l'Allemagne, restée évasive sur ce plan, promettant que l'UE "continuerait à soutenir les efforts pour la réconciliation nationale" et appelant "les voisins de l'Irak à respecter sa souveraineté". M. Steinmeier, dans l'interview au General Anzeiger, estime qu'au delà de la priorité de la réconciliation nationale, "une conférence sur l'Irak avec la participation de tiers peut constituer un nouveau pas, à (ses) yeux judicieux". Une divergence de vues entre l'Allemagne d'un côté, les Etats-Unis et la France de l'autre, est apparue ces derniers temps sur le rôle de la Syrie dans la résolution des conflits régionaux. Contrairement à Paris et Washington, Berlin est persuadé de la nécessité de l'impliquer, en raison de son poids régional, et pas seulement au Liban.