-Agences- Les Etats-Unis ont imposé des sanctions à la Direction des industries turques de la défense (SSB), son président et trois employés, pour punir l'acquisition par la Turquie, membre de l'Otan, du système antimissile russe S-400. Ankara, qui a fait l'acquisition de ce système de défense antiaérienne et antimissile à la mi-2019, assure que cette arme ne représente aucune menace pour les alliés de l'Alliance atlantique. Washington ne partage pas cet avis et a exclu l'année dernière la Turquie d'un programme d'avions de combats F-35. Les sanctions, publiées par le département du Trésor, prévoient d'interdire la délivrance aux Etats-Unis de toute licence d'exportation à la SSB. Elles prévoient aussi de geler les avoirs du président de l'agence gouvernementale turque, Ismail Denir, et de trois employés de la SSB, qui seront également interdits de séjour aux Etats-Unis. Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a déclaré que l'acquisition des S-400 avait nui à la sécurité du personnel et de la technologie de l'armée américaine, et que Washington avait depuis longtemps alerté Ankara de cet état de fait, ce "au plus haut niveau". Il a exhorté la Turquie à régler ce problème en coordination avec les Etats-Unis, ajoutant qu'Ankara était un allié et un partenaire de sécurité important pour les Etats-Unis. Lors d'une réunion de son cabinet, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'était déclaré choqué que Washington s'apprête à aller au bout de sa menace de sanctions. Il a assuré que ni les sanctions américaines, ni les sanctions européennes, ne dissuaderaient la Turquie de défendre ses droits. Le ministère turc des Affaires étrangères a estimé que les sanctions nuiraient aux relations américano-turques et exhorté les Etats-Unis à corriger cette "grave erreur", ajoutant que la Turquie prendrait des mesures de rétorsion si nécessaire. A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part dénoncé des sanctions illégitimes prouvant le mépris des Etats-Unis à l'égard du droit international.