La deuxième chambre criminelle du tribunal correctionnel de Tunis a récemment examiné une affaire de meurtre dans laquelle est impliquée une bande de jeunes comparue en état d'arrestation, le sixième en état de liberté provisoire. Ces jeunes avaient organisé une beuverie particulièrement mouvementée qui devaient malheureusement se terminait par un drame imprévisible. En effet, les sept comparses avaient l'habitude, une fois par semaine, de se rencontrer dans un quartier populaire de la banlieue ouest de la capitale pour faire le bilan de leurs activités hebdomadaires. Ils profitaient de l'occasion pour raffermir leurs relations en organisant une soirée bien arrosée au cours de laquelle l'alcool coulait à flot. Après avoir fait les emplettes nécessaires, le chef de la bande réunit sa troupe pour s'installer dans la périphérie de la localité d'Ezzahrouni. Et la soirée de débuter sous le signe de l'amitié indéfectible et au fur et à mesure des heures qui s'écoulaient, la tension montait avec l'effet des vapeurs éthyliques qui embrumaient les cerveaux et réveillaient les rancoeurs antérieures. Ce qui était redouté devait inévitablement survenir puisque deux protagonistes se cherchèrent noise pour des futilités et l'intervention énergique du chef réduisit à néant les velléités apparues. Pas pour longtemps, l'un des querelleurs, dépité par le comportement agressif de son adversaire, le gifla soudainement ce qui provoqua une réaction brutale du groupe qui s'en est violemment pris au coupable. Se voyant sérieusement malmenée par l'ensemble de ses camarades, la victime se releva et s'enfuit à grandes enjambées pour échapper à leur vindicte. Il crut s'en tirer à bon compte, mais c'était sans compter avec les intentions belliqueuses du chef de bande qui rameuta les membres de sa troupe, les lançant à la poursuite du fautif qui n'avait pas obtempéré à ses ordres. La chasse à l'homme a été de courte durée et la poursuite infernale s'est terminée dans le sang, leur malheureux camarade, ayant été rejoint, reçut une avalanche de coups de poing, de pied et de couteau qui le terrassèrent. Le laissant affalé dans une mare de sang, ils prirent la poudre d'escampette. Des passants eurent alors le réflexe de transporter le moribond à l'hôpital Charles Nicole de Tunis où il rendit l'âme, malgré l'intervention chirurgicale urgente pour le sauver. Une enquête a été ordonnée et après des recherches poussées, la brigade criminelle est parvenue à arrêter les suspects qui ont reconnu avoir participé à cette poursuite infernale qui s'est terminé par le meurtre de leur camarade. A l'audience, quelques uns des accusés se sont rétractés, tandis que d'autres ont corroboré leur déposition faite lors de l'interrogatoire. Le jugement sera rendu ultérieurement.