Le Temps-Agences - L'issue de la bataille entre Hillary Clinton et Barack Obama pour l'investiture démocrate à l'élection présidentielle du 4 novembre est si serrée qu'elle pourrait dépendre des primaires de Floride et du Michigan, même si le Parti a décidé d'en ignorer les résultats. Dans ces deux Etats, où quelque 2,4 millions d'électeurs ont exprimé leurs préférences, le comité national du Parti démocrate a estimé que les instances locales avaient enfreint les règles en avançant la date de leurs primaires. Les deux consultations ont donc été invalidées. Mais le duel est à ce point tendu entre Obama et Clinton que les 366 délégués suspendus du Michigan et de Floride pourraient détenir la clef de l'investiture si la suite du processus ne départage pas le sénateur de l'Illinois et la sénatrice de New York d'ici la convention démocrate de Denver, fin août. Dans cette perspective, les hauts responsables du Parti démocrate s'emploient à éviter un contentieux juridico-politique susceptible de traîner tout l'été. "Le parti est naturellement inquiet que certains électeurs aient le sentiment que leur voix n'a pas été prise en compte", reconnaît Mark Bubriski, porte-parole du parti en Floride. Dans ces deux Etats, c'est Clinton qui l'a emporté. Mais il n'y a pas eu de campagne et dans le Michigan, le nom d'Obama ne figurait même pas sur les bulletins de vote. S'il fallait prendre en compte les délégués mis en jeu en Floride et dans le Michigan, Clinton en récupérerait 178, Obama 67 (exclusivement en Floride) tandis que 55 délégués désignés dans le Michigan seraient "sans allégeance" à l'un ou l'autre des deux duellistes. Selon le dernier décompte en date effectué par la chaîne MSNBC, Barack Obama a acquis depuis le début des primaires 1.116 délégués contre 985 pour Hillary Clinton. S'y ajoutent les "super délégués", membres de la direction du parti ou élu qui ne sont pas astreints à voter en fonction des résultats des primaires et peuvent choisir librement le candidat de leur choix lors de la convention. L'idéal pour le Parti démocrate serait que les deux adversaires s'accordent sur une solution. Pour l'heure, on en est loin. Sans accord, il reviendrait à la commission d'accréditation de la convention nationale de Denver de décider courant juillet le sort des délégués en suspens du Michigan et de la Floride. Hillary Clinton a annoncé qu'elle se battrait pour qu'ils soient admis à Denver. L'équipe de campagne d'Obama prône elle, la tenue de nouvelles primaires dans les deux Etats à condition que le calendrier électoral le permette. Le Parti républicain, lui, n'a pas ce genre de difficultés: lui aussi a sanctionné le Michigan et la Floride en divisant par deux le nombre de délégués qu'ils étaient censés envoyer à la convention nationale de Minneapolis-St. Paul. Mais vu l'avance de John McCain, les enjeux ne sont pas vraiment les mêmes et personne n'a véritablement contesté cette décision.