Le Temps-Agences - Des dizaines de manifestants d'opposition qui contestaient l'élection de Dmitri Medvedev à la présidence de la Russie ont été interpellés hier à Moscou, quand sa victoire était quasi-unanimement saluée en Occident. Evènement "Nous ne reconnaissons pas la légitimité de la désignation de Medvedev", choisi et porté au pouvoir par le président Vladimir Poutine, a lancé l'ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov lors d'une marche qui a réuni 3.000 personnes à Saint-Pétersbourg. A Moscou, où une manifestation parallèle non autorisée était organisée, le chef du parti libéral SPS Nikita Belykh et des dizaines d'autres personnes qui tentaient de se réunir ont été interpellés. Garry Kasparov, chef de file du mouvement d'opposition L'Autre Russie à l'origine de ces manifestations, a de son côté affirmé qu'environ 50 personnes avaient été arrêtées dans la capitale russe. Tandis que les partisans de M. Kasparov semblaient bien isolés, dans un climat de fort apolitisme en Russie, de Paris à Washington, les félicitations ont fusé après l'élection de M. Medvedev, sans trop s'étendre sur les conditions du scrutin. La chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Gordon Brown, le président français Nicolas Sarkozy comme le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ont salué l'arrivée d'un nouveau locataire au Kremlin après des années de relations souvent tendues avec Vladimir Poutine. A Washington, la Maison Blanche a affirmé la volonté du président George W. Bush de travailler avec Dmitri Medvedev, qui doit prendre ses fonctions le 7 mai, en invoquant "l'intérêt mutuel" des deux pays à une telle coopération. La République tchèque a été un des rares pays à regretter des "pratiques restrictives" pendant l'élection. M. Medvedev, âgé de 42 ans, a obtenu 70,23% des voix, selon des résultats quasi-définitifs, loin devant le communiste Guennadi Ziouganov (17,76%), l'ultranationaliste Vladimir Jirinovski (9,37%) et le candidat pro-européen Andreï Bogdanov (1,29%), tous trois difficilement audibles dans la campagne. Le Parti communiste et l'ONG Golos ont dénoncé des irrégularités avec bourrages d'urnes et pressions sur les électeurs, notamment dans les administrations, parfois sous la menace de sanctions.