Le Temps-Agences - Le président palestinien Mahmoud Abbas a préconisé l'instauration d'une trêve israélo-palestinienne après des entretiens hier avec la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, qui a appelé à une reprise des négociations de paix suspendues. "J'insiste sur la nécessité de faire instaurer une trêve globale dans la bande de Gaza et en Cisjordanie pour que nous puissions atteindre notre but qui est de faire de 2008 l'année de la paix", a déclaré M. Abbas en référence aux engagements formulés lors de la conférence d'Annapolis sur le Proche-Orient, en novembre. "J'appelle le gouvernement israélien a mettre fin à son agression pour que les conditions propices à la réussite des négociations de paix en 2008 soient réunies", a ajouté le président palestinien lors d'une conférence de presse avec Mme Rice à la Mouqataa, le quartier général de l'Autorité palestinienne. M. Abbas a estimé que "le Hamas doit cesser les tirs de roquettes et Israël doit mettre fin à toutes ses attaques à Gaza mais aussi en Cisjordanie. Le blocus doit aussi être levé et les points de passage rouverts afin de permettre au peuple palestinien de mener une vie normale et ne pas se laisser entraîner par les surenchères du Hamas". De son côté, Mme Rice a estimé possible de parvenir à un accord de paix entre Israël et les Palestiniens en 2008, appelant à une reprise "le plus tôt possible" des négociations de paix suspendues par M. Abbas dimanche pour protester contre les attaques israéliennes à Gaza qui ont fait plus de 120 morts, menées en représailles à des tirs de roquettes sur le sud d'Israël. "Je pense que nous pouvons encore y parvenir", a-t-elle affirmé lors de cette conférence de presse. "Nous espérons une reprise de ces négociations le plus tôt possible", a-t-elle dit. M. Abbas a cependant laissé planer le doute sur une éventuelle reprise des pourparlers, reprenant à son compte des déclarations de Mme Rice sur "les trois piliers" du processus de paix, à savoir, outre les négociations, une amélioration de la situation sur le terrain et l'application de la première phase de plan de paix international dit "La feuille de route" qui prévoit la fin des violences et l'arrêt de la colonisation. "Les négociations sont importantes et nous y sommes attachés. Mme Rice à parlé de trois piliers, dont les négociations, mais les trois doivent aller ensemble", a-t-il dit. Le chef de négociateurs palestiniens, Ahmad Qoreï a été plus clair. "Les raisons pour lesquelles les négociations ont été suspendues tiennent toujours. Lorsque elles seront levées, les négociations reprendront", a-t-il dit en se référant aux attaques à Gaza et à la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie, notamment dans la région d'Al-Qods. A propos de Gaza, Mme Rice, qui a rendu le mouvement islamiste Hamas responsable de l'escalade de la violence, a répété que "les Israéliens ont le droit de se défendre" et insisté sur "l'importance de mettre un terme aux tirs de roquettes contre des civils israéliens". "Nous sommes très préoccupés par les récentes violences qui ont soumis au feu trop de personnes innocentes", a-t-elle dit appelant Israël à "faire des efforts très sérieux pour épargner les vies innocentes". Le Hamas, qui contrôle Gaza depuis juin, a dénoncé les déclarations de Mme Rice, l'accusant par la voix de son porte-parole Sami Abou Zouhri de "chercher à justifier les crimes de l'occupation". Quant à l'appel de M. Abbas à une trêve, M. Abou Zouhri l'a qualifié de "déséquilibré". "Le problème c'est l'occupation et non pas le peuple palestinien", a-t-il dit. Avant Ramallah, Mme Rice avait entamé sa tournée régionale mardi en Egypte. Elle devait ensuite gagner Jérusalem pour un dîner avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Sur le terrain, deux activistes ont été tués quelques heures avant l'arrivée de Mme Rice dans des raids aériens israéliens dans la bande de Gaza, où Israël continue de frapper après avoir mis fin lundi à une offensive particulièrement meurtrière de deux jours dans le nord du territoire.