C'est une affaire digne d'un scénario hollywoodien, avec des valises de faux dinars et euros, et des acteurs de différentes spécialités, où l'on trouve, entre autres, le technicien supérieur de l'informatique, le fonctionnaire du ministère de l'intérieur et l'agent qui répare les machines électriques, tous accusés de contrefaçon et altération de la monnaie fiduciaire. Six détenus ont comparu devant la Cour d'appel de Tunis. Ils ont être condamnés au premier degré pour ces chefs d'accusation, outre la complicité à l'émission en l'introduction de monnaies étrangères contrefaites à l'intérieur du territoire tunisien. Tout commence au mois d'août 2002, lorsque l'un des protagonistes, ayant la soixantaine, a donné un billet de 10 dinars à l'auteur principal, un technicien supérieur en informatique qui posséde un scanner. Celui-ci lui a imprimé cinquante billets. Ces fausses coupures de 10 dinars devaient lui servir pour se venger, selon ses dires, d'individus africains qui l'avaient déjà escroqué. En 2005, cette même personne, qui avait résidé en France avant de rentrer définitivement en Tunisie, a passé un coup de téléphone à un ami algérien, lui demandant de lui envoyer de l'hexagone un réfrigérateur, à l'occasion du mariage de sa fille. L'Algérien ne tarda pas à le faire. Le réfrigérateur contenait en fait la somme de 85 mille euros, camouflés à l'intérieur. Mais la fille a refusé ce cadeau puisque le moteur du frigo ne fonctionnait pas. C'est alors que le père décida de le vendre pour la somme de 150 dinars. Toutefois, il devait recevoir une communication téléphonique, l'informant que le réfrigérateur contient une importante somme d'argent, au total 85 mille euros. Il demanda alors à l'acheteur de le lui restituer. Ce qui fut fait. L'accusé se contenta alors, de puiser cinq mille euros et donna le reste à une tierce personne qui s'est avérée un complice dans cette affaire. Ces euros devraient être échangés en dinars, via différentes filières, à l'intérieur du pays. Mais ce scénario échoua puisque notre sexagénaire a informé la police, mettant fin à l'aventure. Les policiers ont arrêté les six protagonistes de cette affaire qui ont été condamnés en première instance aux peines suivantes : l'auteur principal: à 20 ans de prison et 5 ans de contrôle administratif pour contrefaçon et altération de la monnaie fiduciaire, et le sexagénaire à 10 ans d'emprisonnement pour complicité, 5 ans pour l'introduction de monnaies étrangères contrefaites, et 5 ans de contrôle administratif. Le troisième accusé, fonctionnaire du ministère de l'intérieur, a été condamné à 10 ans d'emprisonnement et 5 ans de contrôle administratif. Le quatrième accusé, un Libyen, à 5 ans de prison pour complicité et interdiction de résider en Tunisie. Quant au cinquième accusé celui qui a acheté le réfrigérateur, il a écopé de 10 ans de prison pour complicité à la falsification des monnaies, et 5 ans de prison pour exposition et émission de monnaies contrefaites. Le sixième accusé, celui qui était chargé d'échanger les euros en dinars, un citoyen originaire de Tataouine, et résidant en France, a été condamné à 5 ans de prison et 5 ans de contrôle administratif. Les accusés ont interjeté appel La défense a demandé les circonstances atténuantes pour ses clients, affirmant, qu'ils ont été déjà condamnés puisqu'ils ont perdu leur travail à l'étranger. La Cour appréciera.