Le Temps-Agences - Le sommet annuel de la Ligue arabe s'est ouvert hier à Damas. Le Président syrien, Bachar El Assad, a assuré dans son discours d'ouverture que la Syrie était disposée à coopérer à la résolution de la crise libanaise. "Nous, en Syrie, sommes tout à fait prêts à coopérer aux efforts arabes et non arabes (...) à condition qu'ils s'appuient sur le consensus national libanais, base de la stabilité du Liban", a-t-il déclaré. Le gouvernement libanais et ses alliés estiment que la Syrie fait obstruction à l'élection d'un successeur à Emile Lahoud, président pro-syrien dont le mandat a expiré en novembre, et dénoncent l'ingérence de Damas. "Au contraire, les pressions exercées sur la Syrie depuis plus d'un an, qui se sont accentuées ces derniers mois, visaient à la faire intervenir dans les affaires intérieures libanaises", a rétorqué Assad, niant toute ingérence. "La clé est entre les mains des Libanais eux-mêmes. Ils ont un territoire, des institutions, une constitution et la conscience nécessaire", a-t-il ajouté, s'en tenant à un discours aussi bref et magnanime qu'inhabituel. La crise libanaise ne figure pas au menu des résolutions préparées pour le sommet. Le Darfour, l'Irak et le conflit israélo-palestinien sont en revanche abordés, mais aucune idée neuve n'émerge des projets de déclaration, selon les observateurs. Les délégués devraient ainsi renouveler leur engagement en faveur du plan de paix saoudien adopté en 2002, qui propose la normalisation des relations avec Israël en échange d'un retour aux frontières de 1967. Les gouvernements israéliens qui se sont succédé depuis six ans ont soit ignoré soit rejeté ce plan, qui suppose le démantèlement des colonies de Cisjordanie et d'Al-Qods-Est. Réunis récemment, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue ont menacé de revoir leur copie, jugeant inutile de renouveler une offre sachant qu'Israël la rejettera. "Doit-on laisser le processus de paix et les initiatives être les otages des caprices des gouvernements israéliens successifs, ou doit-on chercher des alternatives pour parvenir à une paix juste et complète qui restaure pleinement le droit ?", s'est interrogé Assad.