Les urnes ont enfin délivré leur verdict hier en milieu de journée dans l'élection présidentielle à la tête de l'UEFA, qui met aux prises le Suédois Lennart Johansson, 77 ans, président sortant et le Français Michel Platini, 51 ans. Jamais congrès électif à l'UEFA n'a été aussi excitant et aucun observateur ne s'est risqué à prédire la répartition des 52 voix (une par président des fédérations composant l'UEFA). Peu de fédérations ont dévoilé leurs intentions de vote pour arbitrer cette véritable opposition de style entre M. Johansson, homme d'appareil auréolé de la réussite économique de l'UEFA de ces dix dernières années et M. Platini, ancien joueur vedette qui veut redonner la primauté au jeu et la parole aux petits pays. L'Allemagne s'est déclarée en faveur du Suédois, tandis que le Français a reçu un appui de taille quand le président de la FIFA Joseph Blatter a déclaré jeudi soir devant les congressistes de l'UEFA: "ma sympathie est pour Michel Platini." Difficile de dire quel sera l'impact d'une telle prise de position dans un scrutin de grands électeurs s'exprimant à bulletin secret. Le lobbying des derniers jours a été intense. M. Johansson s'est peu montré en public, se contentant sans doute d'actionner des rouages bien huilés depuis 1990, date de son accession à la présidence. "Platoche", plus visible, a mené campagne en allant à la rencontre des congressistes dans les salons de l'hôtel Hilton de Düsseldorf, qui accueillait tous les participants à ce XXXIe congrès de l'UEFA. Au delà des enjeux du football européen, le résultat du scrutin sera lourd de conséquence pour la France, en manque de représentation dans les instances sportives mondiales et qui reste sur l'échec cuisant de Paris-2012 pour les JO.