La jeune fille venait de descendre du bus qui l'a emmenée au campus universitaire à El Manar, avant de cheminer, un court instant, sur le bas-côté de la chaussée, quand tout à coup, un inconnu l'a saisie par son avant-bras pour la traîner à l'intérieur du bois avoisinant l'enceinte de la faculté. S'agit-il d'un braquage pour la déposséder de son argent et de son inséparable téléphone portable où plutôt d'autre chose plus grave encore ? Ecoutons l'étudiante narrer sa triste mésaventure : " Après avoir déjeuné au restaurant universitaire, je me suis rendue au campus pour suivre le cours magistral de l'après-midi. Arrivée sur les lieux et alors que mes camarades pressaient le pas, je me suis retrouvée loin derrière elles à la portée d'un énergumène qui est sorti, comme un diable, je ne sais de quelle boîte, pour me harponner littéralement, tout en me traînant de force sur une cinquantaine de mètres environ entre les arbres. Prenant peur, je lui ai proposé ma montre, mon portable et tout l'argent que je possédais, contre ma remise en liberté. Il a refusé mon offre. J'ai compris alors qu'il entendait me violer et je me suis débattue avec force pour échapper à son emprise. Entre-temps, un chauffeur de taxi, qui passait tout près, a entrevu la scène. Il a stoppé son véhicule, pour voler à mon secours. Mais le garnement s'avéra irréductible, s'en prenant violemment à mon sauveur qui ne dut son salut qu'à la bravoure d'un second taximan qui prêta main forte à son collègue. A deux contre un, la situation changea du tout au tout et le délinquant fut pris à son piège. L'ayant immobilisé, les deux braves chauffeurs de taxi attendirent l'arrivée des policiers pour remettre mon agresseur entre leurs mains. " Voilà toute l'histoire de cette étudiante qui doit une fière chandelle à deux valeureux citoyens qui ont consenti à interrompre leur activité, par sens du civisme, pour venir en aide à personne en danger. Puissent-ils faire des émules, car des situations analogues peuvent se produire ? Conduit au poste, le délinquant a avoué que l'idée d'abuser de la jeune étudiante a certes effleuré son esprit, mais que l'intervention du premier taximan l'en a empêché. Devant le juge d'instruction, il a donné une seconde version des faits en affirmant que la jeune fille lui ayant plu, il a seulement voulu faire ample connaissance avec elle. Toutefois, elle l'a rabroué. Ecroué, l'inculpé risque gros puisqu'il a été traduit devant la justice sous le chef d'accusation de tentative d'enlèvement avec violence, selon l'article 237 du code pénal.