Depuis le dernier huis-clos de la coupe, il n'est pas une voix, autorisée ou pas, qui ne s'est élevée contre cette pratique qui enlève au football son côté spectacle. Il ne serait pas faux d'admettre que la relecture d'un texte, en elle-même judicieuse, ait subi l'influence d'une telle levée de boucliers. Voilà donc le public retrouver son droit dont il va jouir dès aujourd'hui. Mais, ce serait trop facile de tourner ainsi la page et n'en plus parler jusqu'au prochain esclandre qui risque de ne pas tarder. Or pour reculer cette échéance, il est urgent de couper le flux qui alimente cette hydre à des milliers de têtes qu'est le public des stades dans sa propension de croire qu'elle est la seule qui fait l'événement, puisqu'elle peut le défaire en se faisant sanctionner. Comment ne le croirait-elle pas quand on lui sert, à longueur de colonnes et chaque semaine des excuses plates en cas de défaite et de fallacieuses promesses de la réconcilier. Pourquoi ne le croirait-elle pas quand d'un plateau de télévision que, un plaidoyer aussi lyrique que démagogue, la traitant de victime qui saigne et se sacrifie. Comment ne le croirait-elle pas quand devant des gradins (pour cause de huis-clos) l'auteur d'un but, tel un gladiateur, vient s'agenouiller comme pour déposer, à l'instar des temps mythologiques, son offrande aux pieds du dieu absent. Tous ces comportements étranges, et ces mimiques absurdes n'auraient fait que faire sourire, s'ils n'ont pas fini par faire croire à l'hydre qui c'est elle qui, en réalité évolue et que les vrais acteurs ne sont que des figurants qui jouent par procuration. Pourtant, il est si facile de remettre cette hydre dans ses propres dimensions, celles d'un partenaire qui n'a pas que des droits. A propos d'hydre, celle du Barça, autrement plus imposante, n'a pas eu droit à des excuses, mardi dernier. Il est vrai qu'on ne lui a pas fait croire, à elle, qu'elle est ce qu'elle n'est pas.