Les armes blanches sont monnaie courante chez les malfrats qui n'hésitent pas à s'en servir dès qu'ils sont contrariés par leurs victimes qui osent leur opposer une quelconque résistance avant de céder à leurs exigences. C'est le cas d'espèce relevé dans cette affaire dans laquelle est impliqué un délinquant notoire, coupable de violences graves envers un citoyen dont la seule faute commise était de tenter de sauvegarder son portefeuille garni de billets de banque. Jugeant les faits, la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a infligé une peine de dix ans de prison à ce malfaiteur impénitent. L'inculpé, comme à l'accoutumée, a rendez-vous chaque soir avec la dive bouteille qu'il honore en compagnie de délinquants à l'affût de la moindre occasion susceptible de lui permettre de réaliser un mauvais coup qui lui rapporte néanmoins gros. Selon l'acte d'accusation, il s'est attablé avec des acolytes dans un bar-restaurant des plus huppés de la capitale. Les heures défilèrent ainsi d'ailleurs que les bouteilles de vin et les cannettes de bière qui arrosaient un festin pantagruélique, quand, tout à coup, un client se dressa, exhibant à l'occasion une liasse de billets pour s'acquitter du banquet offert à l'assistance. La scène n'a pas échappé aux yeux de lynx de notre compère qui dévisagea sa victime potentielle. Aussitôt dehors, il lui emboîta le pas, se contentant de l'avoir en point de mire. Il attendait, en fait, un endroit sombre et peu fréquenté pour fondre sur elle, avec son couteau au vent. Le portefeuille bien garni l'intéressant au plus haut point, il le réclama avec insistance sinon il passerait à l'action. Le paisible citoyen fit la sourde oreille, réveillant du coup les démons de l'agresseur qui vit subitement rouge. Une bagarre terrible éclata entre les deux hommes et le truand larda lâchement de coups de couteau son adversaire qui s'effondra dans une mare de sang. Des âmes charitables secoururent le blessé en le transportant aux urgences les plus proches tandis que la machine judiciaire s'ébranla. Le truand, fort connu par la police, a été rapidement arrêté. Il a reconnu sans détour les faits, les imputant à l'état d'ivresse dans lequel il était. Comme quoi, la faute est à l'alcool.