Parmi les atteintes fréquentes handicapant les sportifs, les lésions du ménisque figurent en bonne position par leur fréquence. Une flexion appuyée, un changement de direction brutal et décidé au dernier moment, et le tour est joué. Ce sont les ménisques qui trinquent dans l'affaire. Il faut rappeler au début que chaque genou en contient deux situés entre la jambe (tibia) et la cuisse (fémur). L'un, interne, est en regard du genou opposé ; l'autre, externe, de l'autre coté Ils jouent un rôle mécanique important, à l'instar des amortisseurs ; ce sont des cales qui améliorent et stabilisent l'articulation fémur-tibia et répartissent au mieux le poids du corps vis- à- vis du genou. De consistance visqueuse et élastique, ils amortissent les microchocs de l'activité sportive.
Mécanismes des lésions Une large palette en fait, allant d'un geste sportif des plus techniques à un mouvement anodin et « bête » de la vie quotidienne. Une flexion poussée quand on s'accroupit à fond, ou lors d'une course quand le joueur décide brusquement de changer de cap, le ménisque ne suit pas le mouvement et reste comme qui dirait solidaire avec le tibia sans épouser la rotation du fémur et du haut du corps ; dans le quotidien, on s'agenouille pour récupérer un truc bas situé et le ménisque de s'abîmer. En définitive, rotation et bascule au niveau du genou sont les plus incriminés dans ce genre de lésions.
Comment reconnaître une lésion méniscale ? Le plus souvent, on ne se souvient pas des circonstances de la lésion. Ce n'est qu'à posteriori et à froid que l'on en ressente les conséquences. La triade est classique ; les douleurs sont les premiers éléments précurseurs de l'atteinte. Leur siège est caractéristique, parlant à la limite : elles prédominent juste en regard du ménisque entre le tibia et le fémur. S'en suit inéluctablement un gonflement d'intensité variable du genou : épanchement synovial compensateur pour lubrifier l'articulation touchée. Ce liquide diffuse dans toute l'articulation allant jusqu'à noyauter la rotule. Conséquence inévitable, le genou ne peut plus être tendu ou mobilisé et c'est le blocage pure et simple. Très spectaculaire et non moins alarmant, mais en réalité, cela ne porte pas tellement à conséquences.
Attitudes à adopter Sans entrer dans les détails, disons simplement que grâce à l'IRM, le diagnostic peut être posé rapidement. Et selon la nature de la lésion, désinsertion ou fissure méniscales le traitement peut être conservateur (immobilisation avec une genouillère pendant 6 semaines) ou sanglant avec passage obligatoire sur le billard et extraction des débris fissurés du ménisque lésé. Il n'existe pas à l'heure qu'il est de ménisque artificiel ou une colle biologique pouvant replâtrer les fragments ! l'opéré devra observer 48h d'hospitalisation, une semaine d'interdiction de fléchir son genou ; la rééducation légère et progressive est entamée après deux semaines ; l'activité sportive est reprise 45 jours après pour un ménisque interne et 60 jours pour un ménisque externe. Une nuance cependant, ces délais concernent uniquement les ablations partielles d'un ménisque lésé. Mais si l'ablation du ménisque interne est totale, la prudence est de mise car la précipitation pourrait compromettre lourdement toute une prometteuse carrière. L'essentiel, est de poser le diagnostic de telle lésion rapidement en précisant la nature exacte de l'atteinte car le protocole thérapeutique varie grandement et chaque type de délabrement bénéficie d'une approche bien codifiée et qui lui est strictement appropriée.