La sottise humaine n'a pas de limites. C'est ce que l'ont peut conclure de cette affaire jugée dernièrement par la Chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis dans laquelle est inculpé de vol, falsification, et d'escroquerie, un ouvrier d'une banque, et son complice. Les faits ont été déclenchés suite à une plainte déposée par un agent de la banque, déclarant que le 25 septembre 2002, des inconnus avaient volé à l'intérieur de sa voiture plusieurs objets dont son chéquier et ses papiers personnels, y compris sa carte d'identité. Celle -ci devait notamment servir à l'auteur du vol pour ouvrir un autre compte dans une autre agence bancaire de Tunis comportant le nom de la victime. Ce stratagème a réussi, puisque ainsi il a pu écouler 55 chèques. Les agents ont ouvert une enquête qui a abouti à l'arrestation des auteurs du vol. En fait, le voleur n'est que le gardien de la banque où travaille la victime. Il lui a subtilisé ses papiers personnels ainsi que son chéquier. Pour la circonstance, il était accompagné d'une autre personne, qui ne disposait pas d'argent, pour honorer plusieurs engagements. Le gardien ne tarda pas à lui venir en aide lui proposant d'utiliser la carte d'identité de la victime. Les deux protagonistes ont préparé alors sur le champ un dossier, pour ouvrir un nouveau compte, ainsi qu'une nouvelle ligne téléphonique, dont le numéro figurait sur le dossier d'ouverture du compte. Ce fut la faute de trop puisqu'elle devait permettre la découverte du pots aux roses et l'arrestation des coupables. Entre-temps le gardien, qui avait de bonnes relations avec les agents de la banque où il travaillait, est parvenu à connaître même le mot de passe, il en profita pour avoir toutes les informations nécessaires en leur absence. S'informant auprès la Société des Télécommunications, les enquêteurs ont pu dévoiler le protagoniste principal de cette affaire. Arrêtés et déférés au parquet, l'inculpé avoua son forfait, et son complice nia les faits en bloc. L'avocat plaida les circonstances atténuantes pour ses clients. L'affaire a été reportée à une date ultérieure.