* Les grands groupes financiers veulent récupérer ce créneau juteux Une Conférence sur '' le rôle des micro-crédits dans la promotion de l'emploi et de la création d'entreprises par les femmes '' a été organisée aux Berges du Lac, à Tunis, à l'initiative de la Chambre des femmes chefs d'entreprises, alors que les grands groupes financiers et bancaires dans le monde cherchent à récupérer ce créneau devenu très lucratif, après l'avoir longtemps boudé. La rencontre qui intervient deux mois après une Conférence similaire tenue à Tunis, au mois de mai dernier, sur le même sujet regroupait les responsables des institutions et organisations intervenant dans ce domaine, ainsi que plusieurs femmes bénéficiaires de micro-crédits qui ont été invitées, par la même circonstance, à donner leurs témoignages sur ce système.
Les bénéficiaires sont de bons payeurs Mme Faouzia Slama, présidente de la Chambre des femmes chefs d'entreprises, a présenté la Conférence comme une contribution à l'approfondissement de la réflexion sur les grandes préoccupations nationales, à la veille de la célébration de la fête de la femme , le 13 août, rappelant la décision prise, dernièrement, au plus haut niveau de la pyramide du pouvoir et tendant à renforcer le système de micro-crédits et à en augmenter le nombre des bénéficiaires. Or, comme l'ont dit Mme Faîza Kéfi, présidente de la Cour des Comptes et ancienne présidente de l'Organisation Nationale de la Femme Tunisienne, et Mr Lamine Hafsaoui, PDG de la Banque Tunisienne de Solidarité, principale institution publique prestataire en matière de micro-crédits en Tunisie, il n'existe pas encore d'évaluation exhaustive et absolument rigoureuse du système des micro-crédits et de ses effets réels sur le développement, ni en Tunisie, ni au niveau international, malgré l'extension considérable qu'il a connue, ces dernières décennies. Même la Banque Mondiale commence à s'intéresser à ce système de micro-crédits, outre les grands groupes financiers et bancaires dans le monde qui veulent confier sa gestion à des institutions bancaires et financières, à la place des ONG et des structures de la société civile qui l'assurent, actuellement. En effet, les bénéficiaires des micro-crédits, pour la plupart des pauvres et des démunis, se sont révélés être de très bons payeurs. En Tunisie, le taux de recouvrement atteint 85% pour les micro-crédits accordés par la BTS à travers les quelque 270 associations de développement créées, à cet effet. Pour l'ONG très active dans ce domaine, en Tunisie, ''Enda inter- arabe'', le taux de recouvrement atteint 100%, tandis que les bénéficiaires sont des femmes, pour leur grande majorité. Les intervenants ont plaidé, à cet égard, pour le système de gestion assurée par le biais des ONG et les structures de la société civile, car soutiennent-ils, les micro-crédits tirent leur efficacité de la proximité garantie par les ONG et le tissu associatif. Approche originale L'accent a été mis sur l'originalité de l'approche tunisienne en matière de micro-crédits, en associant système bancaire et tissu associatif et secteur public et société civile, car la BTS est une banque étatique, alors que l'organisation ENDA, entre autres, est une ONG financée à l'aide de ressources privées. L'approche publique ne risque pas, ainsi, d'empiéter sur l'indépendance des ONG et des structures de la société civile. La Conférence de mai a estimé positifs les résultats enregistrés par la Tunisie, dans le domaine des micro-crédits qui sont perçus à leur juste valeur en tant que '' moyens mis à la disposition de personnes qui en ont besoin mais qui ne peuvent pas en disposer autrement.'' Ils s'insèrent dans le cadre d'une action de développement global menée par l'Etat en étroite collaboration avec tous les acteurs de la vie nationale.