Le suivi scientifique du parc Ichkeul se poursuit à un rythme soutenu avec la restauration des marais de l'oued Joumine, un des principaux affluents du lac Ichkeul, site qui figurait sur la liste du Patrimoine mondial en danger. Au cours de la période sèche estivale de 2008 le ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques a entrepris des travaux pour la restauration des marais de Joumine compte tenu de leur salinisation extrême, causée par la construction de barrages sur les cours d'eau qui se déversent dans la zone humide du lac Ichkeul. Les travaux consistent notamment en le remplissage du lit mineur de l'oued de grandes pierres. En outre, un barrage en terre surmonte les pierres et pendant les premiers jours d'août les eaux se sont déversées sur les marais, déjà verts de nouvelles pousses végétales, et servant d'héberge à des rassemblements de cigognes, de hérons, d'aigrettes et d'échasses. Par ailleurs, dès les premières pluies de l'automne, le barrage en terre sera brisé et le débit de l'oued alimentera en eau les autres secteurs des marais pour établir sur le site Ichkeul les conditions qui existaient avant le creusage du canal dans la rivière pendant les années 80, ce qui avait causé le dessèchement et l'augmentation de la salinité des sols du lac. Les efforts déployés par la Tunisie ont donc permis de consolider la valeur universelle du lac d'Ichkeul et incité le Comité du patrimoine mondial à retirer, en 2006, le site de la liste du patrimoine mondial en danger. Il y a lieu de rappeler que le Parc d'Ichkeul et ses marais sont inscrits comme site du Patrimoine international, réserve de la biosphère et comme zone humide d'importance internationale sur la liste de Ramsar (Convention qui reconnaît le site en tant que lieu d'hivernage de milliers d'oiseaux d'eau migrateurs, parmi lesquels certaines espèces sont menacées).