« Toutes les félicitations pour Mrs Khalsi et Thabet pour leurs excellents articles. S'agissant d'un phénomène social à ne plus banaliser ils ont fait leur devoir de journalistes, de vrais et non de pseudos. C'est justement les réactions de certains lecteurs ( et lectrices) qui m'ont poussé à vous écrire. Agé de 52 ans, tunisien de souche, je considère la recrudescence et cette tenue dite islamique l'un des défis les plus graves que connaît notre pays. Toutes celles qui ont opté pour le voile, le hijab, le khimar et je ne sais quelles atrocités abominables portent un coup de poignard dans le dos de tous et toutes qui luttent et ont lutté pour l'émancipation, la liberté, l'éducation, l'égalité de la femme tunisienne. En d'autres termes, elles agissent selon le proverbe tunisien : « yeklou fil ghalla we sebbou fil mella ». Avec la recrudescence de ce fléau ( C'en est bien un) c'est le CSP qui fait notre honneur parmi les autres pays qui est en danger. Qui peut garantir qu'à ce rythme les générations suivantes ne vivront pas dans un système de polygamie, d'interdiction pour une femme de voyager seule, de travailler, d'avoir tous les droits en cas de divorce ou de décès de mari etc. etc.... Cette junte féminine accepte-t-elle que ses filles et petites filles grandissent dans un système pareil ? Il y va donc de l'authenticité tunisienne que nous devons obligatoirement préserver. J'ai fait mes études supérieures à l'étranger et je sais ce que ressentaient des étudiantes qui vivent dans un pays où le khimar est obligatoire. Je peux vous confirmer qu'une fois l'avion qui les transportait ait quitté les frontières la première chose à faire était d'aller aux toilettes et changer cette tenue pour avoir enfin le sentiment d'être libre. D'autre part je ne pense vraiment pas que ces charlatans des satellitaires soient plus intelligents ou plus connaisseurs en la matière que nos théologiens zeïtouniens. Mes grands-mères portaient au quotidien une robe à longues manches « bagnoir » et un foulard ,sur la tête. Etaient elles moins musulmanes que celle qui ont opté pour cette mascarade ? C'est le rôle des écoles, des médias et des associations de propager l'identité tunisienne et défendre les acquis de la femme tunisienne et de mettre en garde contre ce courant d'obscurantisme qui rafale notre beau pays ».