Le Temps-agences - Le président russe Vladimir Poutine achevait hier une visite de deux jours en Arabie saoudite qui a mis en évidence l'entente croissante entre les deux pays, le roi Abdallah l'ayant salué comme "un homme de paix" et de "justice". Les propos du souverain saoudien confirment le rapprochement très net des deux pays, les deux principaux producteurs de pétrole du monde. "Je vois dans le président Poutine un homme d'Etat, un homme de paix et un homme de justice et de droit. C'est pourquoi le royaume saoudien tend la main à la Russie pour nouer une amitié fondamentale", a déclaré le roi Abdallah d'Arabie en recevant avant-hier soir le chef de l'Etat russe pour des entretiens à Ryad. Les relations entre le royaume et la Russie sont "solides" et "les rapports du peuple saoudien avec le peuple russe sont encore plus solides, car la Russie avait été le premier pays à reconnaître le royaume saoudien" lors de sa création en 1932, a ajouté le souverain. En signe de reconnaissance, il a décoré M. Poutine des insignes du Roi Abdel Aziz, fondateur du royaume, la plus haute distinction accordée aux dirigeants étrangers, selon l'agence officielle SPA. M. Poutine, dont la visite officielle de deux jours est la première d'un chef d'Etat russe en Arabie saoudite, a souligné sa volonté de promouvoir les relations bilatérales, qui, a-t-il dit, "ont connu un changement radical". "Ces dernières années, il n'y a plus de divergences idéologiques entre la Russie et le monde arabe et musulman", a ajouté M. Poutine, exprimant sa considération pour "la contribution" du souverain saoudien pour que la Russie obtienne en 2005 le statut d'observateur au sein de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui compte 57 pays. Sur une population totale de 143 millions d'habitants, environ 15 à 20 millions de Russes sont des musulmans. Sur le plan bilatéral, les deux délégations ont signé un accord sur la double imposition et une série d'autres accords de coopération dans les secteurs bancaire, culturel, de l'information et du transport aérien. La cérémonie de signature s'est déroulée en présence des deux chefs d'Etat. Hier matin, M. Poutine a assisté à une rencontre entre hommes d'affaires saoudiens et russes. Selon une source diplomatique ayant requis l'anonymat, la visite de M. Poutine pourrait aboutir à "un accord verbal" sur la vente de quelque 150 chars T-90 russes à l'Arabie, un client traditionnel des pays occidentaux, notamment les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, mais qui cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement en armes. Les discussions sur cette transaction devraient se poursuivre par des visites d'experts militaires des deux pays, selon la même source. Le T-90 a fait l'objet de tests l'an dernier en Arabie saoudite pour déterminer sa capacité d'adaptation au désert. Selon la même source, la Russie a également proposé à Ryad des hélicoptères Mi-17 pour le transport de troupes. Par ailleurs, M. Poutine a assisté avant-hier soir à la remise par le roi Abdallah au président Mintimer Chaïmiev du Tatarstan du prix international du roi Fayçal "pour services rendus à l'Islam". La Douma (chambre basse du Parlement russe) a entériné vendredi dernier un accord octroyant un statut spécial à cette république russe, majoritairement peuplée de musulmans. L'accord avait été signé en novembre par MM. Poutine et Chaïmiev. Le président russe était attendu hier dans l'après-midi à Doha pour une visite de quelques heures au Qatar, puis dans la soirée à Amman, troisième et dernière étape de sa tournée, où il s'entretiendra dans la journée avec le roi Abdallah II de Jordanie, puis avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.