Alors qu'ailleurs, ces derniers jours, les stades se barricadent par mesure de sécurité, après avoir été à la merci de l'émoi, on continue, chez nous à chicaner pour des futilités susceptibles de nous faire jouer avec le feu. On continue de chicaner pour quelques kilomètres de plus, pourtant nécessaires à notre sécurité. Chicaner, protester, contester, remettre tout en question, depuis quelque temps, est devenu de bonne guerre. Qu'on désigne un arbitre et derechef on le conteste. Le même homme se désiste pour un soudain malaise et on suspecte sa maladie. En recourant à la coopération avec nos voisins, nous constatons, la mort dans l'âme, que les referees qu'ils nous envoient sont loin de valoir les nôtres. Qu'importe puisque celui qui vient de l'autre côté des frontières n'est pas censé être le voisin du cousin de l'adversaire. Récemment encore, pour contester une sanction pour faute administrative on a invoqué, avec aplomb, un prétendu feu vert donné par un officiel. Qu'importe si après coup, à force d'embrassades, on s'en excuse auprès de lui. Entretemps le public s'indigne et s'enflamme, victime de sa crédulité. Le petit poucet de la coupe qui, à son tour a cru bon se plaindre pour avoir fait quelques kilomètres de plus, ne sait pas qu'il n'a innové en rien. Car l'exemple vient de plus haut où les clubs - piliers de nos structures n'hésitent pas, chaque semaine à chicaner. Ils sont persuadés, pourtant que leurs protestations n'ont rien de fondé. Pour eux, la forme suffit, ce qui leur évite d'assumer leurs erreurs quand l'échec les guette. Alors, arbitre, ligue ou fédération, tout est bon pour qu'à chaud, on crie haro sur le baudet. Le temps que le dépit s'apaise et que vers eux l'index ne se pointe plus. Stratagème, plutôt que stratégie. Ils savent de toute façon que la méthode est surannée. Mais ils refusent de méditer ce qui est arrivé au berger, quand à force de crier au loup pour s'amuser, il était, pour son malheur, trop tard quand la chose est réellement arrivée.