Le Temps-Agences - Le principal négociateur nucléaire iranien Ali Larijani devait rencontrer aujourd'hui même à Vienne Mohamed ElBaradei, avant que le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique ne remette cette semaine un rapport crucial au Conseil de sécurité sur le programme nucléaire iranien. L'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA Ali-Asghar Soltanieh, qui a annoncé hier cette visite du secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, a précisé que M. Larijani se rendrait à Vienne à la tête d'une délégation. Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté le 23 décembre une résolution imposant des sanctions limitées contre les programmes nucléaire et balistique de l'Iran après son refus de toute suspension de son enrichissement d'uranium. Il a également demandé un rapport à M. ElBaradei dans les 60 jours, délai expirant cette semaine, pour indiquer si l'Iran acceptait ou non de se plier à une suspension de l'enrichissement d'uranium. Ce que Téhéran a refusé jusqu'à maintenant. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré dans le même temps hier que les négociations sur le nucléaire entre MM. Larijani et Javier Solana, le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, allaient se poursuivre. "Lors de la rencontre de la semaine dernière entre MM. Larijani et Solana, il a été convenu que les négociations reprennent là où elles avaient été interrompues", a déclaré M. Mottaki, en référence à une rencontre en marge de la conférence de Munich sur la sécurité. Les deux hommes s'étaient rencontrés en septembre 2006 sans réussir à se mettre d'accord sur une solution pour mettre fin à la crise nucléaire iranienne, Téhéran ayant refusé de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium. "Ali Larijani a déclaré lors de la conférence de Munich que l'enrichissement à un niveau de 4% pouvait être un bon début dans les négociations et en a parlé avec M. Solana. Ces négociations vont se poursuivre", avait-il dit. Lors de la conférence de Munich, M. Larijani avait affirmé que son pays était "prêt" à limiter son enrichissement d'uranium à moins de 4% pour donner des garanties aux grandes puissances sur le non-détournement du programme nucléaire iranien vers un but militaire. L'enrichissement d'uranium sert à fabriquer du combustible pour les centrales nucléaires civiles s'il est limité à moins de 5% mais peut servir à la fabrication de l'arme atomique s'il atteint les 90%. Les pays occidentaux, qui demandent une suspension de l'enrichissement, craignent que l'Iran n'utilise cette technologie pour la fabrication de l'arme atomique. Mais Téhéran a toujours affirmé que son programme nucléaire était pacifique et seulement destiné à produire de l'électricité.