Ce n'est pas compliqué de spéculer sur ce qu'apportera 2009. Dans vingt jours Barack Obama s'installera dans le Bureau Ovale. La Chine, cet Empire du milieu longtemps "interdit" de modernité s'installera encore plus solidement "dans le milieu du monde". Les prévisions – réalistes – de croissance revues à la baisse annoncent, qu'ensemble nous nous installerons dans une récession contrôlée. On continuera encore à regarder se déployer la tragédie de gGza jusqu'à ce qu'Israël étanche sa soif de sang. Aujourd'hui, l'environnement mondial est lourd d'avenir. Lourd d'implications. La mondialisation bat de l'aile parce qu'elle s'était faite au détriment des ensembles régionaux. Pour autant les régimes, des Etats, les gouvernants et les gouvernés sont contraints – quelles que soient leurs natures et où qu'ils se trouvent – de faire avec cette planète capable du meilleur mais qui ne distille que le pire. Il ne s'agit pas de faire l'apologie du repli sur soi, de se réimplanter dans le nationalisme – qui ne fait plus recette – et ni dans la logique autarcique de l'enfermement politique et idéologique. Les acteurs de la société civile en Tunisie, des hommes politiques, des membres de partis de l'opposition sont tous d'accord pour dire que 2009 sera une année charnière pour notre pays puisqu'elle sera marquée par les élections présidentielle et législatives. Chacun, dans sa logique, dépeint une représentation de cet Etat appelé à s'assumer comme arbitre. Le danger d'amalgame consiste néanmoins en ce "désenchantement démocratique" qu'accréditent les thèses des maximalistes de tout bord. Peut-on renoncer à un idéal de fusion entre gouvernants et gouvernés? Et doit-on l'assujettir à un lien électoral d'identification? Doit-on stigmatiser et tout remettre en question alors que notre pays a accompli des pas tangibles sur la voie du la démocratie, des libertés individuelles et de refus indiscutable des dérives, quelles qu'elles soient. Mais cette année 2009, avec ses enjeux pour l'avenir de la Tunisie, ne sera pas l'année de la béatitude, de l'autosatisfaction. Avant novembre 87 les Tunisiens, dépités, étouffés, n'avaient ni modèle ni avenir. Vingt deux ans après cette œuvre de reconstruction de leur pays, ils ambitionnent de rejoindre les pays évolués tant sur le plan démocratique que social et économique. Dès lors faire dépendre les enjeux électoraux de 2009 de la dialectique . Parti au pouvoir/opposition, serait faire fausse route. Et le raisonnement tient autant pour le RCD que pour les partis de l'opposition. Car 2009 consacrera un prodigieux foisonnement de sensibilités. L'intelligentsia tunisienne et les sensibilités, justement, ne sont pas forcément soumises aux langages systémiques des partis. C'est l'ère de la société civile, des associations et d'une citoyenneté responsable et libérée des gradations doctrinales.