Hier, à 12h45, une femme de 57 ans, souffrant de glycémie aiguë, eut une hémorragie cérébrale. Elle se trouvait à l'hôpital Farhat Hached, à Sousse. Il lui fallait subir d'urgence une IRM. C'est au CHU Sahloul que se trouve l'appareil adéquat. L'hôpital Farhat Hached saisit, donc, le CHU Sahloul. Celui-ci dépêcha une ambulance (SAMU). Il fallait, dès lors, soulever la patiente sur un brancard et la placer au sein de l'ambulance. Ce n'est pas facile. Quand la famille panique, il vaut mieux que ce travail soit fait par des professionnels. Or, personne parmi les employés du CHU Sahloul n'était disposé à le faire. Et pourtant, il y a toujours un médecin au sein de l'ambulance. Prétexte : « Nous ne soulevons que nos malades » (Cf ceux du CHU Sahloul). Les âmes de bonne volonté et, particulièrement, un chef de service au sein du Farhat Hached s'y mirent, néanmoins, et placèrent le brancard transportant la patiente dans l'ambulance du CHU Sahloul, sous les yeux « indifférents » de ses « préposés ». Une fois au CHU Sahloul, un parent de la patiente chercha des explications. D'étage en étage, il se heurtait à un mur d'indifférence. Au bout du compte, un médecin, rivé à son ordinateur, daigna lui répondre : « Nous ne sommes pas des transporteurs ». Dans notre langue, il lui dit sèchement : « Manaâch Hammala ». Si l'Etat paie des millions (prélevant au passage sur l'argent du contribuable) pour la formation de vulgaires « transporteurs »... eh bien, voilà qui prouve que c'est de l'argent jeté par la fenêtre. Or, ceux qui réfléchissent comme notre auguste médecin se sont peut-être trompés de serment. Pas devant Hippocrate en tous les cas. Les « dockers » ont, eux aussi, leur serment et leurs valeurs.